Le développement de la chaîne du froid est primordial

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L’emballage connaît une forte dynamique sur le marché mondial et les technologies ont fortement évolué pour trouver des solutions innovantes de conservation et d’emballage des produits agroalimentaires. La situation de cette industrie en Algérie et les potentialités de son développement ont fait l’objet hier d’une conférence animée au siège de l’UGCAA, par le représentant de l’entreprise Elopak, l’un des plus grands constructeurs de système d’emballage au niveau mondial pour les produits alimentaires liquides.

De prime abord, Richard Bettex fera un tour d’horizon de l’état des lieux des emballages en Algérie et expliquera qu’en dépit de la considérable dynamique qu’a connue le secteur, ces cinq dernières années, essentiellement dans le secteur des boissons, notre pays accuse un énorme retard en la matière par rapport à nos voisins tunisiens et marocains et demeure très loin de ce qui se passe en Europe. Il développera plus tard que si en ce qui concerne les emballages secondaires (cartons extérieurs), les entreprises locales à la recherche des dernières technologies appliquées, maîtrisent globalement la situation, il n’en est pas de même pour les emballages primaires (complexe plastique, carton multicouche). En effet, pour ce type d’emballage, aussi bien les technologies que les volumes utilisés actuellement en Algérie ne sont pas au point pour permettre des productions locales d’autant plus que certaines conditions administratives contradictoires avec les évolutions des marchés s’ajoutent à cette série d’éléments décourageants. Pour étayer encore plus ses propos, M. Bettex avancera qu’en termes de volume, son entreprise devra répondre par exemple à une demande en emballages sophistiqués de 500 millions de cartons pour réaliser les bénéfices escomptés et que la taxe douanière qui était de l’ordre de 30% et qu’ils ont pu réduire à 15% après deux années de tractations ne sont pas pour faciliter la tâche et de l’opérateur et du consommateur algérien. Poursuivant toujours son diagnostic du marché national de l’emballage, le représentant d’Elopak citera également un autre point d’une aussi grande importance qu’est la chaîne du froid, une condition nécessaire à l’évolution de l’emballage et dont le développement aujourd’hui fait encore défaut en Algérie.

D’autres aspects se rapportant au pouvoir d’achat du consommateur algérien qui, faut-il le souligner, demeure très moyen et de ce fait conduirait l’investisseur à fabriquer des produits individualisés pour chaque classe sociale en tenant compte de ses revenus. Les exigences de confort d’une certaine catégorie de consommateurs ne peuvent être à la portée de l’ensemble de la clientèle mais un travail de fond dans ce domaine apportera ses résultats. Si on se réfère au modèle marocain, on retiendra que trois années après avoir adopté une ambitieuse politique d’investissement, le sachet du lait, emballage peu confortable, a pratiquement disparu des étals et ont pris place d’autres formes d’emballage plus sophistiqués et la production est passé de 50 millions à un milliard de paquets par an. Raison pour laquelle M. Bettex insistera sur la nécessité de s’ouvrir à l’exportation et au marché international et invitera les opérateurs algériens à développer une industrie de l’emballage selon des normes respectueuses du produit en le mettant en valeur d’autant plus que l’Algérie possède d’énormes potentialités dans le secteur agricole mais qui ne pourraient rivaliser avec les produits étrangers en terme de packaging (dessin, maquette, marque).

H. Hayet

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