Alerte au poisson avarié

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Onze heures passées et ils sont toujours sur la place publique avec leurs caisses encore pleines, exposées à un soleil de plomb. Une odeur agressive de pourriture, des nuées de mouches s’agglutinant sur ce produit de la mer complètement avarié, ne poussent ni les vendeurs à plier bagages ni ne dissuadent les acheteurs alléchés par le prix qui vont régressant d’heure en heure de 120 DA en début de matinée, ils dégringolent à 30 DA à partir de 11 h. Dans des caissettes à moitié vides, les poissons sont d’un côté alors que leurs écailles forment un amas compact de l’autre, un signe non trompeur sur l’état du poisson complètement dépouillé de son enveloppe naturelle de protection, à savoir les écailles, laissant apparaître une chair violacée qui se détériore rapidement et dégage une très forte odeur. Malgré ce répugnant tableau, les citoyens aux moyens limités attendent que le coût atteigne son plus bas niveau pour se faire servir, inconscients du danger représenté par la consommation de ce poisson avarié. Avec les morceaux de glace qui ne résistent pas très longtemps à la canicule et qui fondent complètement une heure à peine après leur exposition au soleil, ces poissonniers qui arrivent d’Alger vers 7 h du matin voient leur marchandise changer de couleur deux heures après (soit aux environs de 9 h), mais ne repartent qu’une fois leur stock épuisé bien souvent, midi les surprend encore sur les lieux de… travail. Il y a vraiment urgence à ce que les autorités compétentes se penchent sur le cas de ces vendeurs, le moyen le plus efficace reste celui de leur limiter les horaires de vente et veiller à leur stricte application.

Omar Soualah

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