Manœuvre qui s’avère tellement dénuée de sens que l’on se demande si elle ne tient pas du simple caprice de la part du chef de l’Etat, qui par ce fait, aurait voulu affliger un peu plus une coalition déjà durement éprouvée par le verdict des urnes.
Que peut-on en conclure, donc, sinon, à ce niveau des choses ?
Il reste à retenir en revanche que la pratique politique nationale qui consiste à prendre les mêmes et à recommencer, est bien loin d’être dépassée, quel que soit le chef du moment, par ailleurs. Un trait fondamental du système transcendant les hommes.
Par contre, s’il y a une nouveauté à relever s’agissant du » nouveau » gouvernement, c’est la nomination d’un Mourad Medelci, l’ex-ministre des Finances…au ministère des Affaires étrangères.
Une désignation qui renseignerait sur deux réalités, l’une relative au statut de ce portefeuille de souveraineté, l’autre à l’orientation foncièrement économique, désormais du gouvernement.
En ce sens que s’agissant du poste du ministère des AE, il demeure comme de tradition chez, nous, et encore plus avec Bouteflika, l’apanage exclusif du chef de l’Etat, concernant la conduite réelle de la diplomatie algérienne. Le pourvoi de ministres à ce poste, n’est par conséquent qu’une formalité constitutionnelle, et d’aucuns trouveraient matière à en être d’autant plus convaincus aujourd’hui avec la désignation de Medelci, dont on a du mal à lui reconnaître un profil de diplomate. En revanche, ses compétences en matière économique, sont appelées à être mises à profit à la faveur de ses nouvelles fonctions.
Par ailleurs, parmi la poignée de ministres remerciés, signalons d’abord que ce ne sont pas ceux qu’on aurait cru, a savoir les ministres qui ont fait l’objet, souvenons-nous en des sévères remontrances publiques du chef de l’Etat, il a même traité l’un d’eux de menteur. L’opportunité légale pour le Président de s’en défaire était toute prête au lendemain des Législatives, tant les mis en cause ont paru le décevoir. Mais rien de tout cela : ils demeurent en poste. Quant aux ministres remplacés, notant le cas de M.Hamimid en charge du portefeuille de l’Habitat, dont le départ s’expliquerait aisément par les dysfonctionnements et les retards qu’accusent l’un des dossiers les plus sensibles du programme présidentiel, le million de logement à l’orée 2009, en l’occurrence. L’ex-ministre du tourisme, Noureddine Moussa qui hérite du ministère de l’Habitat le doit sûrement à sa gestion appréciée du ministère du Tourisme, lequel est confié à un autre ministre bûcheur, Chérif Rahmani, en l’occurrence.
Quoi qu’il en soit il est clair que le » lifting » du gouvernement est à des années lumières du message populaire du 17 mai, dont les leçons n’ont pas été tirées, voire carrément ignorées par nos gouvernants. On aurait invité le peuple à l’incivisme et au dégoût total de la politique, qu’on ne se serait pas pris autrement.
Hakim Outoudert