l Le marché de Tizi Gheniff, connu sous le nom de “Souk Essebt”, perd de plus en plus aussi bien son espace que sa renommée. Cet espace commercial avait connu par le passé de beaux jours. En effet, bien avant la guerre de Libération, ce lieu était le point de ralliement de plusieurs marchands arrivant des quatre coins de la Kabylie, et bien sûr des autres régions comme Sidi Aïssa pour ne citer que celle-ci.
Au lendemain du déclenchement de la guerre de Libération nationale, les réseaux du FLN s’occupaient du recrutement et de la collecte au niveau de ce marché bien que l’armée coloniale ait été installée dans tout ce versant jusqu’aux Issers. A l’indépendance, il a gardé cette renommée. Malheureusement, aujourd’hui, il est envahi par des constructions qui le réduisent de plus en plus à telle enseigne que les maquignons ne trouvent aucune place pour leur bétail. D’abord, il y eut le lancement d’un projet de marché couvert (en souffrance depuis près de dix ans), ensuite, une autre partie vient d’être prise par la construction de locaux commerciaux destinés pour les jeunes. Au rythme où vont les choses, les citoyens de toute la région de Tizi Gheniff n’auront plus de marché de fruits et légumes. Dans une virée samedi dernier sur les lieux alors que se tenait le marché hebdomadaire, il nous a été donné de remarquer cette promiscuité avancée.
En effet, les maquignons sont regroupés à l’intérieur de la plate-forme du “marché couvert” entre une quarantaine de poteaux en béton. Quant aux marchands de fruits et légumes, ils tiennent leur marchandise sur un accès très accidenté. Si nous évoquons cette situation, c’est surtout pour se demander si les autorités ont tout de même prévu une place où sera déplacée cette activité. “Rien n’est prévu”, nous répondit un élu de l’opposition à l’APC. Continuant nos investigations, nous avons appris que le montant de la location s’élevait à trois cents millions de centimes/an. Là aussi, l’on se pose la question si réellement le gérant arrivait à récupérer cette somme.
Tizi Gheniff, connue pour son activité commerciale, mérite un marché plus spacieux car l’actuel devient presque infréquentable en raison de cette promiscuité qui cause d’énormes désagréments aux clients qui n’arrivent pas à circuler entre les différents stands. “A quand un marché digne de ce nom ?” telle est la question à laquelle les autorités locales devraient répondre.
Amar Ouramdane