Combien de fois ont-ils fait la grève durant l’année en cours ? Au moins déjà trois fois. Il ne s’agit là que des transporteurs des deux communes de la daïra de Tizi Ghennif. En effet, l’exiguïté de la station actuelle leur pose un énorme problème et parfois même des tensions aussi bien avec les riverains qu’avec les commerçants. Les transporteurs assurant les lignes vers M’kira, Ath Itchir et autres villages de la région sont confinés de part et d’autres de la route principale en allant vers l’ancien siège de la daïra. Cela provoque des désagréments et des perturbations énormes concernant la circulation. “C’est vraiment un calvaire en permanence. Comment faire lorsque deux véhicules se croisent alors que deux files de fourgons occupent les deux accotements de la route ?”, s’interroge un automobiliste. En revanche, l’autre problème qui se pose c’est lorsque les commerçants longeant cette avenue installent des “bidons et autres ustensiles” pour signifier que le stationnement est interdit. “On est quotidiennement en vive tension avec les commerçants. Parfois, cela arrive jusqu’aux coups”, nous déclare à chaud un transporteur qui vient d’avoir un accroc avec l’un d’eux.
De leur côté, les commerçants justifient ces réactions en disant qu’ils sont gênés dans leurs activités. “Quand deux fourgons J9 vous bloquent la route, vous ne vendez rien toute la journée”, déclare un commerçant de ce boulevard pourtant très animé. “Il ne se passe pas un jour sans qu’il n’y ait de rixes et d’injures”, ajoute un usager de ce transport. Si nous évoquons cette situation qui peut engendrer peut-être l’irréparable, c’est pour tirer la sonnette d’alarme afin que les élus pensent au moyen de regrouper tous ces transporteurs dans une seule aire qui servirait de gare.
Car, non seulement des tensions pareilles sont signalées à ce niveau, mais aussi dans les stationnements (station de taxi vers Draâ El Mizan, transporteurs vers Ameddah et Beggas).
La programmation d’une gare routière dans cette ville commerçante urge, car Tizi Ghennif est un carrefour vers deux grandes daïras : “Draâ El Mizan et les Issers”. Cette gare réduirait non seulement ces tensions, mais elle permettrait aussi une meilleure organisation de ce service et donnerait la chance à des jeunes de trouver de petits jobs.
Amar Ouramdane