En outre, ils “ se félicitent pour cet acquis après plusieurs reports de cette épreuve ”. Ces enseignants rappellent que cette épreuve a été initialement prévue en juin 2001.
Après avoir survécu à plusieurs obstacles au niveau de l’école algérienne depuis son introduction dans le système éducatif ; suite à la grève du cartable de 1994 : “ A commencer par les problèmes professionnels du personnel enseignant de la matière qui a fait face à tous les genres de la bureaucratie administrative ”, expliquent les enseignants, qui ajoutent que “Cette matière se fait donc une place dans les examens officiels ”. Cette matière n’a pu avoir sa place dans le bulletin des élèves qu’après “ un combat de longue haleine, mené et porté, faut-il le rappeler, par les professionnels de la matière ”, indiquent les enseignants.
Par ailleurs, les rédacteurs du communiqué évoquent l’épineuse question de la transcription de tamazight qui, disent-ils “ ne s’est jamais posé au niveau des enseignants ”, douze ans après son introduction dans l’école algérienne, “ même si les manuels scolaires de cette matière ont… deux, voire trois caractères de transcription (arabe, latin et le tifinagh) ”, enchaînent-ils.
Les enseignants ont tenu aussi à rappeler que les professionnels de la matière ont déjà rejeté dans le fond et dans la forme des manuels scolaires. “ Les élèves de la Kabylie ont eu la désagréable surprise voire l’affolement ” lors de l’examen, en découvrant “ un sujet de six pages, en trois caractères de transcription ”, s’insurgent les enseignants, qui affirment d’emblée, que ces mêmes élèves “ ont validé leurs cursus en usant de la graphie latine ”, ont-ils précisé.
Plus loin, les professionnels de l’enseignement de la langue amazighe considèrent que le hic était de “ découvrir que l’épreuve proposée est en trois variantes (chaoui, targui et kabyle) ” et ils indiquent que le sujet proposé par le ministère de l’Education nationale, sur son site internet “ n’est qu’en graphie latine ”, ont-ils précisé.
Enfin, les enseignants espèrent que les prochaines épreuves prendront en considération “ les réalités pédagogiques de l’élève et que celui -ci soit à l’écart de toute tentative de déstabilisation ” afin que les efforts et les sacrifices consentis par les enseignants de tamazight depuis 1995 ne soient pas vains.
L’officialisation de la langue amazighe comme langue nationale à partir de 2001 doit être accompagnée d’une véritable politique de promotion et d’épanouissement de cette langue ancestrale. Tamazighte tout les droits de bénéficier des tous les moyens et privilèges dont dispose la langue arabe pour lui assurer la place qui lui sied dans la société et pour, enfin bannir l’apartheid linguistique qui a longtemps sévi à son encontre.
Mohamed Mouloudj
