La contrefaçon nuit à… l’agriculture

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La contrefaçon de la pièce de rechange du matériel agricole commence à prendre des proportions inquiétantes pour le secteur de l’agriculture. “Taïwan ou d’origine ?” telle est la question angoissante qui revient chez les des propriétaires du matériel agricole auprès de chaque revendeur de pièces de rechange.

Le taux des pannes des machines agricoles paralyse sérieusement le secteur. En effet, aucun engin agricole ne peut être utilisé durant une semaine sans qu’il ne tombe en panne à cause des pièces détachées contrefaites qui ont inondé le marché.

La reproduction est si parfaite qu’il faudrait être un fin connaisseur pour éviter de se faire arnaquer, même les mécaniciens, selon leurs propres aveux, se font avoir et ce n’est qu’une fois la pièce installée et mise à l’épreuve que l’on s’aperçoit de la supercherie, D’où viennent ces pièces dont il est facile de remonter la filière ? Que font l’Onama (Office nationale du matériel agricole) et les autres services chargés de la répression de ce genre de fraudes ? Peut-on espérer mener à terme les diverses campagnes agricoles avec un matériel défectueux tels que les moissonneuses batteuses ou les tracteurs de labours destinés pour des opérations dont le rendement dépend directement de la rapidité et du temps mis pour leurs clôtures ? Les campagnes agricoles sont un créneau où aucune prolongation des délais de réalisation ne peut être permise. Ce sont des travaux saisonniers bien arrêtés dans le temps qui ne peuvent souffrir d’aucun retard sans que la récolte n’en soit fortement compromise ou complètement perdue.

Peut-on rester froid et insensible à l’angoisse et à l’affolement qui s’emparent de ces pauvres agriculteurs à chaque début de saison à cause de ces “saboteurs informels” du secteur de l’agriculture ? Qui a intérêt à le paralyser ? Pourquoi ferment-on les yeux sur ce marché à ciel ouvert de la pièce de rechange contrefaite qui porte un coup dur à l’agriculture et par ricochet à l’économie nationale et enfin au niveau de vie de cette importante frange de la société ?

Les pannes fréquentes des machines, l’achat de la pièce ajouter au coût de la main-d’œuvre spécialisée pour la réparation, ont fait que, depuis l’année dernière, les propriétaires de ces machines ont doublé voire triplé les honoraires de location ou prestations pour couvrir leurs frais des honoraires que doivent payer rubis sur ongle les propriétaires des terrains et l’on s’étonne pourquoi tous les projets, mis en œuvre pour la relance de l’agriculture tardent à apporter leur fruit ou pourquoi la pomme de terre coûte 55 DA/ le kilo qu’on explique en évoquant malicieusement un “mildiou” pour esquiver et éviter de toucher du doigt l’un des problème majeur de ce secteur qui est la contrefaçon de la pièce de rechange.

Omar Soualah

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