Depuis une année, des constructions acquises dans le cadre de l’aide à l’autoconstruction poussent comme des champignons à travers le territoire de la daïra de M’chedallah. La ruée des citoyens sur ce mode de construction s’explique par la facilité de la confection du dossier et son étude à travers les rouages de l’administration. Si ce programme commence déjà à porter ses fruits en matière de lutte contre l’habitat précaire, il reste malheureusement de courte durée en raison de la surface à bâtir autorisée réduite au statut de simple studio avec deux chambres et une cuisine, un prototype d’un “pied-à-terre” de l’Europe. Ces constructions, appelées démesurément “logement”, peuvent à peine suffire à un couple sans enfants ce genre de logement dénommé d’ailleurs localement “boite d’allumette” est loin de régler définitivement ni problème de l’habitat de ces familles. Pourquoi ne pas avoir envisagé l’aide de la surface à bâtir en fonction du nombre de personnes à charge par le bénéficiaire ? En fin de compte, c’est une opération qui ne peut être classée que de… provisoire et en plus un provisoire de courte durée, les enfants des bénéficiaires en âge de se marier “doivent aller chercher refuge ailleurs” ou s’abstenir. D’aucuns pensent que le système mis en projet puis abandonné “d’habitats groupés” est de loin le plus avantageux sur plusieurs volets à commencer par les infrastructures d’accompagnements : électricité, AEP, assainissement entre autres ensuite l’acquisition possible du nombre de chambres par famille, plus important encore la préservation d’une précieuse tradition de la vie communautaire profondément encrée dans les mœurs de la société algérienne, une tradition qui l’épargne des méfaits de l’éclatement de la cellule familiale génératrice des dérives et dérapages des jeunes. ll est vrai que l’absorbtion de la crise de logement est une urgence absolue qui doit être gérée sans précipitation en tenant compte de certains paramètres particulièrement en zone rurale d’autant plus que pour ces zones, le problème du foncier et de l’espace à bâtir ne se pose pas. Finalement, les familles nombreuses ne tirent pas grand avantage de cette opération d’envergure ciblant, selon ses concepteurs, les couches sociales défavorisées et la réduction de l’habitat précaire. Espérons qu’une révision concernant l’élargissement de l’espace à bâtir autorisé serait faite avant la clôture du projet de un million de logements initié par le président de la République. Notons enfin que de nombreux pères de familles nombreuses se sont abstenus de déposer leurs dossiers d’acquisition de l’aide a l’auto construction en raison de ce nouveau type de… “logement studio” qui est loin de répondre à leur besoin réel.
Omar Soualah
