L’Algérie au bas du tableau

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Est-il révolu le temps où l’université algérienne fut la source de cadres et de l’élite intellectuelle ? C’était le temps où les facultés étaient la voie sûre pour la réussite sociale. Le temps où le professeur, considéré comme cadre supérieur de la nation, avait la même place et considération que le responsable politique. Ce fut un temps où ce même professeur-chercheur menait une vie à la hauteur de ses efforts consentis et de ses compétences. Ce temps-là est-il arrimé plus que jamais au passé ? Le silence politique suicidaire sur une institution périlleuse comme l’université ne présage rien de bon. Est-il vrai qu’aucune volonté politique n’existe pour faire sortir nos universités de ce marasme ? Aujourd’hui, enseignants et étudiants semblent abattus. Les enseignants, mal rémunérés et surtout mal considérés, préfèrent mettre leurs compétences au service d’autres pays qui apprécient la valeur du savoir et de ses détenteurs, au grand dam de l’Algérie. Le mépris affiché par les autorités concernées a fait que nos facultés se vident de leurs cadres à compétences reconnues mondialement. Mais quelles sont les mesures idoines et urgentes à prendre au sommet de l’État pour arrêter – sinon freiner – cette véritable hémorragie intellectuelle qui a vidé l’université algérienne de sa substance jusqu’à la rendre exsangue ? Cette “fuite des cerveaux” a coûté et coûtera chère à notre pays.

Les problèmes que vit l’université algérienne ont fait que même dans les classements des meilleures universités au monde, nos « pôles universitaires » ne figurent qu’au bas du classement.

L’université de Tlemcen et celle de Batna qui ont été classées les premières à l’échelle nationale dans le domaine de la recherche scientifique, de la diffusion et de la participation dans les colloques internationaux occupe la 39e place pour Tlemcen et la 48e place pour celle de Batna dans un classement, dans un concours d’une centaine d’universités africaines. Ce classement répond à des critères relatifs, dans leur majorité, à la diffusion de la science et les recherches inhérentes ainsi que leurs contributions dans le développement locale et mondial.

Par ailleurs, l’université de Boumerdès est classée 69e et l’université des sciences technologiques « Houari-Boumediene » est classée 72e. D’autre part, les universités de Constantine, d’Oran, de Annaba et de Tizi Ouzou n’avaient même pas le droit d’être citées dans ce classement. Avec ce constat amer, l’université algérienne est-elle vouée aux gémonies ?

Outre l’absence remarquée des universités algériennes dans les premières places du classement, l’université de Dar Es-Salam de Tanzanie, de Zimbabwe, de Namibie et celle du Sénégal sont toutes classées entre la 13e et la 17e place. Ceci dit, que les universités de ces pays sont beaucoup plus actives dans le domaine scientifique que les nôtres. Toute en sachant que nos universités sont classées loin derrière les universités burkinabaise, sweet zélandaise et même l’université somalienne de Mogadiscio.

Ce classement s’est basé sur l’analyse comparée des recherches de chaque université sur quatre critères qui sont : la qualité de la recherche, le rendement, la méthodologie et enfin l’efficacité ainsi que le nombre de livres, d’annales, d’interventions et de participations dans les colloques et séminaires scientifiques de part le monde.

Selon une déclaration à la presse du responsable des stages et de la formation à l’étranger à l’université de Batna, le nombre d’interventions des enseignants de ladite université à l’étranger est estimé « à 59 interventions dans des séminaires international pour l’année 2005 et de 102 intervention durant l’année écoulée », a t-il affirmé.

Signalons, toutefois, qu’aucune université algérienne n’est classée parmi les mille meilleures universités mondiales.

Mohamed Mouloudj

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