Mis en service en 1988, les tunnels des gorges de Chabet El Akhra de Kherrata ont été réalisés dans le cadre de l’aménagement de la RN9. Cette infrastructure de base de grande envergure comprend 3 tunnels d’une longueur totale de 5 730 mètres, d’un viaduc de 975 mètres reliés par les tronçons de route à ciel ouvert de 40 à 70 mètres.
Le gabarit hauteur des poids lourds est de 4,83 m, et chaque tunnel comporte 2 voies de 3 m75 de largeur.
Au milieu du second se trouve un tunnel d’approche reliant l’ancienne route dans les gorges et tout au long de cet ouvrage existent des niches de secours à intervalles de 300 m, signalés par des panneaux lumineux qui sont destinés aux arrêts d’urgence et comportant des équipements de sécurité, tels que les bornes d’appels et les extincteurs.
La ventilation des gaz provenant des véhicules est assurée par un système qui se déclenche automatiquement selon les degrés de pollution, quant à l’éclairage des tunnels, il est commandé par un automatisme photo-électrique, dont les défectuosités sont aussitôt réparées par les équipes d’intervention de la subdivision des travaux publics, qui veillent d’une façon permanente à ce que de telles anomalies ne surviennent pas, sinon elles pourraient engendrer des accidents graves.
Le centre de surveillance des tunnels de Kherrata est implanté à Bordj Mira, situé à la sortie du viaduc il est doté des moyens humains et techniques lui permettant de localiser un appel de secours ou une anomalie quelconque et de déclencher les procédures d’interventions.
Mais en dépit du dispositif sécuritaire de la circulation mis en place des accidents surviennent dans les tunnels et le nombre enregistré depuis leur mise en service en 1988 jusqu’au mois d’octobre 2006 est très important. Selon les statistiques il y a lieu de déplorer 343 accidents faisant 20 morts et 274 blessés.
L’imprudence des conducteurs est en grande partie responsable des accidents de la circulation dans cette voie routière, qui se permettent de rouler à grande vitesse, de doubler et de ne pas respecter la distance entre les véhicules, alors que la circulation est à sens unique répondant à des règles de sécurité strictes.
A cela s’ajoute, les camions lourds de gros tonnages transportant des matériaux de construction, des produits inflammables qui empruntent quotidiennement ces tunnels avec tous les risques que cela pourrait engendrer, une route nationale qui connaît une circulation très dense de jour comme de nuit qui subit des embouteillages parfois de longues heures, particulièrement en saison estivale dont les statistiques en véhicules toutes catégories confondues qui empruntent cette voie routière sont évaluées à
4 800 par jour, selon notre source, c’est dire l’importance de la RN9 sur le plan économique, qui relie le port de Béjaïa à toutes les wilayas de l’est du pays, et comme il a été déjà mis en exergue dans notre précédent article, son élargissement devient non seulement une nécessité mais aussi une priorité.
L’autre phénomène pour le moins inévitable qui est à l’origine des accidents de circulation dans les tunnels, sont les infiltrations des eaux pluviales à partir des parties supérieures ou des parois des routes, constituant des dangers potentiels aux usagers de cette voie routière. Bien que des travaux de réfection et de drainage soient entrepris avec des résultats satisfaisants, ces travaux nécessitent des interventions permanentes. Ce qui implique non seulement des moyens matériels modernes, mais aussi des crédits conséquents que le ministère de tutelle doit mettre à la disposition de la subdivision des travaux publics pour assurer l’entretien, la maintenance de ces ouvrages qui, il faut le rappeler sont uniques en leur genre dans notre pays.
Slimane Zidane
