Entre crainte de l’échec et espoir fou

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Au troisième jour des épreuves du baccalauréat, assis en groupe ou à deux aux abords des centres d’examen, cahiers et polycopies entre les mains, manière de réviser  » à la dernière minute  » les points essentiels à retenir pour entamer l’épreuve de l’après-midi, qui est celle de la langue française, la majorité des candidats, sourire aux lèvres mais aux regards craintifs et angoissant.

En dépit de la difficulté des sujets de la première journée et ceux de la matinée, les candidats se sont dit  » avoir décidé à travailler avec rigueur « , afin de réussir leur examen. Nesrine, une jeune fille de 18 ans qui passe son BAC pour la deuxième fois, au centre d’examen du primaire Ibn Nass, adossée au mur de cette école en compagnie de ses copines, à l’issue de l’épreuve des sciences naturelles, a estimé que l’examen  » n’était pas vraiment abordable « , chose qui l’inquiète, étant donné qu’il s’agit d’une matière essentielle à haut cœfficient pour sa branche (sciences de la nature et de la vie). Cela, en revanche, ne la décourage point, du moment qu’elle ne baisse pas les bras et demeure déterminée à « fournir davantage d’efforts » pour se rattraper dans les prochaines épreuves, afin que son dur plan de travail qu’elle a  » respecté tout au long de l’année apportera ses fruits « , a-t-elle affirmé avec un sourire aux lèvres.

Juste en face, où se trouve un petit café, Réda et Hicham, deux candidats qui sympathisaient, n’ont pas manqué de tenir des propos tenus l’un à l’autre. Pas rassurant, Réda, nous a lancés qu’il n’est pas sûr d’avoir son BAC, puisque, selon ses dires, il n’a pas consacré le temps nécessaire aux révisions, mais reste confiant, au moment où Hicham ne cessait d’espérer avec confiance sa  » réussite « , indiquant que son principal souci concerne la mention avec laquelle il décrocherait son BAC. Mais rien n’est encore sûr, il reste aujourd’hui pour terminer les épreuves. Au niveau du centre d’examen, au lycée El-Idrissi, le paysage était le même : des groupes d’élèves installés çà et là, qui s’échangeaient des propos sur le sujet de la philosophie, en le jugeant inabordable, alors que les autres sont, plutôt satisfaits de leur travail. Quant à ces trois jeunes adolescentes, Wassila, Nawel et Sihem rencontrées devant ce centre d’examen, elles se sont dites « déçues » de leur travail lors de l’épreuve de mathématiques, avant hier. Le malheur, c’est qu’en plus  » on a pas bien travailler en philo… », ont-elles lancé dépitées. A côté de l’Ecole Ibn-Nass, se trouve un autre centre d’examen, le CEM Haroun-El-Rachid où les candidats libres passeront leurs épreuves.

Pour en savoir plus sur les conditions du déroulement du BAC, Nassim, qui passe l’épreuve pour la troisième fois, paraît inquiet pour son avenir.  » C’est la dernière chance pour les candidats libres « , a-t-il dit, avant d’ajouter avec un sourire ironique  » ou le BAC ou la retraite ! « . Amina, quant à elle, isolée et assise devant l’entrée d’un immeuble, nous a avoué que  » jusqu’à présent, tous les sujets d’examens ont été abordables « , espérant réussir  » à tout prix « . Amina qui passe son BAC en candidat libre pour la troisième fois consécutive dans la branche  » Gestion et économie « , a souligné l’importance d’avoir  » une forte volonté  » pour réussir toutes sortes d’épreuves dans la vie, pas seulement celles de la scolarité. Quant a Samira, elle s’est dite, sur l’importance d’avoir son BAC dans la vie, que « ma réussite dans ces épreuves m’ouvre les portes du monde universitaire qui à son tour m’offrira d’autres horizons, mais dans le cas opposé, mon avenir se résumera aux tâches ménagères. »

Décidément, l’angoisse et le stress des examens ne hantent pas uniquement les candidats, du moment que certains parents présents n’ont pas manqué de révéler qu’ils passent eux aussi par  » une période difficile  » et qu’ils vivent les mêmes peurs, notamment, celles liées à l’échec, et ce, bien avant le début des épreuves du baccalauréat.

 » L’angoisse, je ne la montre pas, mais au fond de moi, ça bouillonne dans tous les sens « , nous fera savoir une maman, qui est venue pour récupérer sa fille pour le déjeuner.

Elle a tenu à lancer un appel aux parents, dont les enfants passent leur  » BAC  » cette année, pour qu’ils fassent montre de  » compréhension et de tendresse « , notamment, dans le cas d’échec.

Notons enfin cette note d’optimisme que nous avons pu remarquer chez la plupart des nouveaux bacheliers, et surtout ceux qui en sont à leur deuxième voire troisième tentative : la déclaration du ministre de l’Education quant au taux de 70% prévu cette année qui suscite d’immenses espérances…

Nabila Belbachir

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