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Aït Menguellet enflamme Alger

C’était jeudi et vendredi soir que l’artiste retrouve la salle Ibn Khaldoun après quarante ans. Ceux qui ont misé sur la baisse de popularité de l’artiste l’auront donc appris à leurs dépens. Et pour cause, la mythique salle de spectacles d’Alger a été prise d’assaut dès la fin de l’après-midi. Jeunes, vieux, femmes et enfants, mais surtout des familles entières sont venus écouter leur idole de toujours. Ils ne sont surtout pas venus pour apprendre des chansons qu’ils connaissaient par cœur. Ils sont là, juste pour écouter et admirer le poète légendaire, qui a bercé des générations 40 ans durant. Dès l’entrée sur scène, Lounis entame directement son répertoire, trop riche, il faut le dire, alternant anciennes et nouvelles chansons. A da Yidir, Yennad wemghar, A lwiza, en passant par l’inévitable Ammi. Chaque chanson a une place particulière dans le cœur du public. Ce dernier donnait à chacune d’elles la place qui est la sienne. Toute la salle descend pour danser à chaque fois que l’artiste entonne une chanson rythmée, mais se confine dans un silence religieux dès qu’il s’agit d’une œuvre  » calme  » et applaudit à chaque fois qu’il entend  » une parabole  » ou une phrase fétiche du poète. Ces phrases qui font désormais partie du patrimoine linguistique kabyle. « Tanemirt a Lewnis », crient les plus fidèles à chaque fois qu’ils entendent une chanson qui leur plaît. Une véritable symbiose est donc créée entre l’artiste, et son public qui chante en chœur avec lui tous les refrains qui ont fait date dans son parcours. « A lmus-iw », « Lwiza », ou autre « a mmi » étaient les leitmotivs de cette soirée qui restera certainement gravée dans la mémoire des présents, surtout des plus jeunes qui n’ont pas eu la chance de voir leur chanteur préféré se produire devant eux. Ils auraient inexorablement souhaité que le spectacle soit prolongé. Mais comme les belles choses ont forcément une fin, le gala d’Aït Menguellet s’est achevé vers minuit sur l’air bien connu de « Kec ruh nek adkimegh ». Le public l’a compris d’autant plus que le chanteur affichait des signes de fatigue depuis un bon moment. Lounis n’a plus 30 ans, mais ses chansons, même les plus anciennes, sont toujours d’actualité, intemporelles et tout simplement sublimes.

Ali B.

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