Avec ses sites pittoresques et son littoral féérique, la wilaya de Béjaïa, qui compte 120 km de côte, est dotée d’un potentiel touristique qui n’a pas encore été exploité de façon optimale.
M. Noureddine Haddad, directeur du tourisme de la wilaya, lance à travers cet entretien, un véritable cri de cœur en direction de tous les acteurs du développement pour se pencher sur l’immense gisement que constitue le tourisme.
La Dépêche de Kabylie : En matière d’infrastructures, la wilaya de Béjaïa est-elle en mesure d’accueillir tous les estivants qui la convoitent ?
N. H. : Nous disposons de 19 hôtels (balnéaires) et 69 autres urbains, suburbains et de montagne d’une capacité globale de 4 500 lits. Pour les campings, notre wilaya compte 52 établissements (23 000 lits approximativement) et 5 000 unités locatives exceptionnellement pour la saison estivale (30 000 lits). Vue la demande élevée, 20 établissements scolaires sont convoités par des colonies de vacances (enfants). Donc, la demande est trop élevée par rapport à l’offre.
Des projets ?
Nous sommes assaillis par les demandeurs d’investissements. Actuellement, nous avons un projet de réalisation de 26 000 lits sur la ZET d’Aguerioune sur une superficie globale de 26 hectares et un autre de 2 200 lits sur la ZET d’Aokas sur 19 hectares. Soit le double de la capacité actuelle et nous n’avons utilisé que deux ZET sur onze existantes.
Ce ne sont, donc, que des dispositions que nous prenons pour la préparation des assiettes de terrain pour l’investissement.
Et pour ce qui est des plages ?
Au total, 10 plages ont été rajoutées cette année et 5 vont être exploitées incessamment en attendant l’achèvement des travaux de réalisation des postes de secours et des accès. Nous avons, en outre, envisagé un plan d’aménagement de toutes les plages, et sur les 44, nous sommes en train de lancer une étude pour une vingtaine d’autres plages pour le renforcement d’AE, l’éclairage public, l’assainissement, le commerce, le stationnement dans l’objectif de créer des plages modernes en mesure d’accueillir les estivants dans de meilleures conditions.
Malgré l’état lamentable des lieux, manque de blocs sanitaires, des aires de stationnement, commerce non contrôlé des fois, il faut jouer au coude-à-coude pour étaler sa serviette.
Notre wilaya a été classée “pôle d’excellence pour le tourisme” dans le cadre du schéma sectoriel de l’aménagement du territoire et nous avons 7 communes à vocation touristique et nous ferons de notre mieux pour en finir avec ces insuffisances. Pour ce qui est de l’afflux des estivants, je dirais que malheureusement, leur présence n’est pas exploitée proportionnellement sur le plan économique et sociale. C’est-à-dire 200 000 personnes auraient pu donner énormément de bénéfices (commerces florissants, taxes aux collectivités locales, l’emploi saisonnier…). J’ai évoqué cette équation pour faire en sorte de rapprocher ces deux éléments pour une satisfaction proportionnelle à cette marée humaine qui sollicite notre wilaya.
Que comptez-vous faire ?
Je lance un appel solennel à la société et à l’administration pour prendre conscience et l’inscrire en premier ordre et croire en ce secteur créateur d’emplois et synonyme de richesses.
Entretien réalisé par Rabah Zerrouk
