Alternant entre un plaidoyer fort (les prix du l’or noir), arguments pragmatiques et mises au point (le conflit opposant l’Algérie à l’Espagne), l’ex-secrétaire général du l’Opep, a démontré, une fois de plus, qu’il est d’abord un fin connaisseur des questions énergétiques, et ce, devant un parterre de journalistes qui, faut-il le signaler, ne l’ont pas du tout ménagé. D’emblée, Khelil, a fait savoir que notre pays, devrait collecter, durant l’année 2007, un milliard de dollars de taxes sur les superprofits réalisés par les sociétés pétrolières étrangères activant en Algérie. » D’ici la fin de l’année, nous allons collecter un milliard de dollars équivalant à la taxe sur les profits exceptionnels, une somme qui va s’ajouter aux recettes pétrolières » a-t-il indiqué. Cependant, l’orateur, a précisé que cette taxe est appliquée depuis août de l’exercice écoulé, mais le gouvernement n’a commencé à la recueillir qu’en mars 2007. » On va rattraper le reliquat de la période août 2006 – février 2007 « , soutient Khelil, pour lequel la collecte se fait normalement, malgré les réticences des sociétés étrangères concernées. » Elles paient et paieront quand même « , a-t-il affirmé. Toutefois, ces profits deviennent » exceptionnels » lorsque le prix du baril dépasse les 30 dollars. Selon Khelil, le prix du pétrole tourne, autour des 69 dollars sur les principaux marchés internationaux.
Sonatrach est le premier exportateur mondial du GNL
S’agissant de la plus grande société nationale dans notre pays, en l’occurrence Sonatrach, le ministre a estimé que jusqu’à la fin mai passé, ses recettes d’exportation étaient quasiment les mêmes que celles de l’année écoulée et ce, à la même période. » Durant cette période, les recettes ont atteint environ 54 milliards de dollars « , a-t-il affirmé. Si on se réfère aux propos de l’orateur, cette entreprise, a, également, réalisé, sur fonds propres, 58 forages en 2006, contre seulement 28 en 2000, en plus de ceux réalisés en coopération avec des sociétés étrangères. » Les découvertes faites entre janvier et mai 2007 ont atteint la douzaine contre 18 sur l’ensemble de l’année dernière » s’est félicité le ministre. En terme d’objectif, Sonatrach, s’est fixé un seuil : réaliser 30% de son chiffre d’affaires dans des activités à l’étranger d’ici 2015. A titre indicatif, il citera les projets réalisés en 2006 en Egypte en partenariat avec Statoil (Norvège), et en Libye avec ses propres moyens. Elle active aussi en Espagne dans la pétrochimie avec les Allemands. Interrogé sur un possible partenariat entre Sonatrach et Gaz de France (GDF), le ministre s’est contenté de dire qu’il s’agit de » l’un des plus grands clients de l’Algérie pour le GNL et faisant partie du parc des investisseurs opérant en Algérie « . S’agissant de la pétrochimie, la société nationale s’est lancée dans le plus important programme de développement pétrochimique de son histoire, pour un investissement de 14 milliards de dollars. » Treize projets sont prêts et leurs contrats vont être signés dans les prochains mois pour développer des pôles de pétrochimie au niveau des zones de Skikda et d’Arzew « . En faisant abstraction, du domaine de la pétrochimie, le programme d’expansion des investissements en amont de Sonatrach est évalué à 46 milliards de dollars à long terme.
50 millions de dollars réalisés par le secteur minier en 2006
Sur un autre registre, le ministre de l’Energie, en surfant sur les chiffres, a précisé que, le secteur minier enregistre actuellement les » meilleures performances « , et ce, depuis 10 ans.
» La balance commerciale des importations et des exportations des produits miniers enregistre en 2006 un solde positif de l’ordre de 50 millions de dollars » se réjouit le ministre.
Durant l’exercice écoulé, la production, selon le bilan de Khelil, a touché 30 substances minérales provenant de 946 unités, tandis que l’effectif du secteur, privé et public réunis, a atteint 27778 employés. » Seize opérations en partenariat ont été concrétisées avec des sociétés de plusieurs pays (Chine, Inde, Royaume Uni et Egypte) » a fait savoir, ajoutant dans la même optique, que 2006 a connu également la réouverture de plusieurs sites miniers, alors que des appels d’offres en exploration et en exploitation pour l’adjudication de 18 titres miniers ont été lancés. » En 2006, une hausse de 18% a été en outre enregistrée en terme de titres miniers par rapport à 2005 » a-t-il encore signalé.
Salah Benreguia