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Un village dans l’anonymat

Implanté à 8 km au sud du chef-lieu de la commune d’Ath Laâziz, Chekouh est un village marginalisé. En effet, Chekouh, un hameau relevant de la grande région ouest de ladite commune est divisé en deux petits bourgs, à savoir Chekouh Oufella et Chekouh Bwada “Thamasawth”.

Lors de notre passage, des citoyens ont déploré le fait que leur village n’ait pas bénéficié de projets de développement et cela, afin de maintenir la population dans ce village. Pour une grande partie, celle-ci a déserté ces hameaux vers d’autres régions, à savoir le chef-lieu de la wilaya de Bouira, Alger et ceux qui ont eu de la chance, vers l’étranger. La population endure le manque de plusieurs commodités et elle ne sait plus à quel saint se vouer. A commencer par l’épineux problème de la pénurie de l’eau potable.

Les habitants des deux bourgs endurent le manque de ce précieux liquide, même en période hivernale. Les familles s’approvisionnent en eau dans les rivières ou bien chez quelques voisins, la conduite principale serait piratée par quelques habitants, selon toujours nos interlocuteurs.

Pour atténuer ce manque, les autorités locales ont bénéficié, pour rappel, d’un projet de renforcement des conduites d’eau et cela, après diverses requêtes des citoyens aux pouvoirs publics par le biais de notre journal qui en a fait l’écho mais ce projet n’a toujours pas vu le jour. Pour preuve, une enveloppe de 2 millions de dinars est utilisée pour la réalisation d’un réservoir d’eau dans le village.

L’opération n’est pas encore terminée, ce qui a motivé une colère et des divergences entre les citoyens. Ces derniers s’interrogent sur le sort de ce projet pendant que la crise d’eau perdure. Sur un autre volet, la route desservant la localité de Malla sur un rayon de 2 km demeure en l’état d’un chemin poussiéreux en été et boueux en hiver. Selon toujours les dires de nos interlocuteurs, “la piste a été ouverte grâce aux efforts consentis par les adhérents de l’association du village, Tajmait, en 1978, et depuis cette date, aucune opération d’aménagement de la piste n’est faite, et ils viennent une fois à l’approche des élections municipales nous solliciter pour que nous puissions mettre nos bulletins dans les urnes, ce sont des… On lance des avertissements à ces gens de ne plus nous approcher, ils peuvent garder leurs promesses chez eux… c’est fini…”, accusent-ils les responsables locaux.

L’unique projet réalisé à Chekouh est celui du réseau d’assainissement exécuté durant “l’ex-mandat” mais l’absence des fosses septiques fait cruellement défaut.

Les potaches, sont obligés de dégourdir leurs jambes pour rallier les bancs de l’école située au village de Malla lequel demeure privé à ce jour d’une cantine scolaire. Face à cette situation déplorable, les pouvoirs publics doivent prendre en considération le cas d’une population largement marginalisée et cela, afin de faciliter la vie de ces derniers.

Amar Fedjkhi

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