Des ouvriers devant la justice…

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L’on se rappelle que dans le cadre de l’opération compression d’effectif pour contraintes spécifiques à l’entreprise, 87 ouvriers contractuels déjà compressés par le passé, mais repris pour la réalisation d’un marché sont concernés par cet autre mouvement de réduction. Se sentant lésés, les compressés ont refusé de récupérer les décisions de fin de contrat, ils sont déterminés à rester à leur poste, comme ils nous l’ont déclaré. Ceux-ci nous ont expliqué, dans notre précédent article, qu’ils avaient été repris pour la concrétisation d’un marché accordé par le ministre de la Solidarité nationale lors de son passage à l’entreprise et qu’ayant travaillé d’arrache-pied pour honorer la période d’essai, ils étaient en droit d’activer pour le restant de la commande.Pour le P-DG de Mac-Soum (Manufacture de la chaussure Soummam), tel qu’il l’a précisé à travers notre journal, «il a été signifié la fin de contrat aux compressés conformément à la législation en vigueur et ils auraient été bien au-delà de la durée pour laquelle ils ont été de nouveau recrutés, c’est-à-dire 10 mois au lieu de 3». Le PDG a ajouté que l’entreprise a été plus loin que les stipulations de la convention du marché qui recommande de reprendre en priorité des compressés affiliés à la Caisse de chômage, reprenant de ce fait également des candidats «en départ volontaire bien après la compression». Le PDG souligne que le conflit actuel est «une violation de l’entreprise». Par ailleurs, Titouh Abderrahmane, Saâdi Md Larbi et Berrani Yahia, les 3 permanents retraitables licenciés récemment, qualifient leur licenciement «d’arbitraire et d’abusif». Dans une requête à l’inspecteur du travail, ils se plaignent de ce que leur licenciement fasse «référence à des faits reprochés n’existant pas». «Je suis un permanent et ne peux, de ce fait, encadrer un mouvement de protestation de contractuels», lit-on dans la requête de M. Titouh, qui ajoute que «son rôle est d’éteindre le feu et qu’il est un homme de principe et de parole est son seul tort, écrit-il, est d’avoir agi en mettant sa blouse pour empêcher un débordement et un affrontement entre contractuels et personnels de l’hygiène et de la sécurité de l’entreprise». Tout en se disant exempts de tout reproche, les licenciés demandent l’intervention de l’inspecteur du travail pour que l’employeur de l’entreprise annule de fait la décision du licenciement et prononce la réintégration au poste avec réparation du préjudice causé. Tout en rappelant que le licenciement piétine la loi 99/07 portant protection des ayants droit de chouhada.M. Titouh fait appel aussi à l’UGTA, bureau de wilaya et de l’union d’Akbou pour la création d’une section syndicale au sein de l’entreprise. «Même si j’étais contre par le passé, je juge que sa présence est très utile, voire indispensable, maintenant», dit-il.

Taos Yettou

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