Les citoyens d’Ath Yenni rendront hommage le 25 du mois en cours, à la résistance de leurs aïeux. Cette célébration, en hommage et mémoire, est sous le haut patronage du président de la République, du wali de Tizi Ouzou et des collectivités locales, ainsi que du comité d’organisation du cent-cinquantenaire de la résistance populaire de 1857.
Il est prévu dans le programme, l’érection d’une stèle sur le plateau d’Agouni – entre Aït Lahcène et Aït Larbaâ – lieu où les généraux français tenaient leur poste de commandement il y a de cela 150 ans, soit le 25 juin 1857. A noter qu’Ath Yenni était parmi les derniers territoires que les Français ont réussi à conquérir pour ainsi imposer leur présence en Kabylie.
Sachant que l’alliance des six généraux (Mac Mahon, Ligny, Jusuf, Renault, Gastu et Bourbaki) commandés par le maréchal Randon, était indispensable pour soumettre cette terre victorieusement préservée par des hommes farouches et forts, lesquels n’ont jamais admis la présence de l’intrus sur leurs terres.
Les défenseurs ont fini par céder en dépit de leur résistance tenace, devant 15 000 hommes armés qui encerclaient les villages d’Ath Yenni. L’activité industrielle pratiquée sur ces collines haut perchées leur donna une puissance supplémentaire pour résister aux invasions, Emile Carrey cite ce glorieux village dans le Récit de Kabylie (ed 1858). La situation géographique d’Ath Yenni (environ 900 m d’altitude) n’empêchera pas ses habitants d’en faire, depuis des temps lointains une capitale industrielle. On y travaillait le métal, on y fabriquait des fusils, bijoux, fausses monnaies.
La commercialisation de ces produits fabriqués dans les 125 ateliers d’orfèvrerie existants en 1873, se faisait sur l’ensemble de l’Afrique du Nord. “Cette stèle rappellera aux générations à venir, cette partie de l’histoire ignorée dans notre contrée et qui mérite d’être connue de tous” a déclaré M. L. Abib, membre du comité d’organisation local. A cet effet, un appel est lancé à tous les habitants de la localité, aux associations, aux autorités de la daïra et de la commune d’Ath Yenni afin de contribuer de leur côté au bon déroulement de cette journée commémorative.
Mina. A