Idir rencontre son public et lui dédie son nouvel album..

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Les nombreux participants ont bien profité de l’exclusivité qui leur était offerte, celle de rencontrer Idir -une première fois pour la majorité- en lui posant des questions qui le ramenaient parfois aux débuts de sa carrière artistique. On pouvait remarquer la présence de certains, entre autres Kamal Tarwiht, Mohamed Saadi, directeur général de la chaîne kabyle, et animateurs du débat. On note aussi la venue du chanteur Amirouche, Younes Boudaoud et Ahcène Adjroud. A la fin des débats, Idir a eu droit à un vrai bain de foule ; il était entouré par ses fans réclamant des autographes sur l’album qu’ils avaient acheté à l’entrée de la salle. Le chanteur n’était pas pressé de partir… il a pris tout son temps pour satisfaire chacun avec quelques mots gravés sur le coffret de son CD et même à échanger quelques mots gentils avec certains. A la fin, Idir a bien voulu répondre à nos questions concernant le thème traité dans ce nouvel album.

Qui est Idir ?

Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet, est parmi les premiers chanteurs algériens à avoir une renommée mondiale. Né en 1949 au village d’Ath Lahcène, aârch des Ath Yanni en Haute kabylie, il est issu d’une famille modeste. Son père était berger. Idir, prénom qui veut dire en Kabyle «vis» décide de faire des études en géologie à la faculté d’Alger mais le destin et surtout le hasard en décideront pour lui autrement …il devient auteur-compositeur et interprète.

C’est en 1973 qu’il démarre sa carrière artistique d’une manière, on ne peut plus aléatoire ; Lors d’un enregistrement à la Radio algérienne, il remplace une jeune chanteuse, absente, pour l’interprétation d’une chanson qu’il lui avait composée, Arsedd ayidhes (que le sommeil survienne) et la voix d’Idir naît et sa voie se trace avec devant lui un grand avenir. Le comble, c’est que la chanson, qui est une berceuse kabyle, aura un grand succès et retentira en boucle sur les ondes de la Chaîne II, sans que les parents de Hamid, pourtant admirateurs du tube, ne sachent que c’est leur propre fils qui se fait appeler artistiquement Idir !

Mais le succès d’Idir ne s’arrête pas là, il va encore plus loin pour atteindre une dimension universelle quand deux années plus tard, en 1975, il vient à Paris et signe un contrat avec Pathé Marconi qui lui produit son premier album intitulé Vava Inouva qui sera un tube planétaire et avec lequel il effectuera une tournée mondiale traversant soixante-dix-sept pays différents. Avava Inouva (Mon papa à moi) est une berceuse s’inspirant d’un vieux conte kabyle, c’est irréfutablement la chanson kabyle la plus connue dans le monde et c’est grâce à cette chanson que Idir est devenu connu à l’échelle mondiale. Le tube sera traduit en quinze langues dont la version française a été interprétée par le duo David Jisse et Dominique Marge en 1976 et en arabe par El Ghazi.

En 1979, Idir sort son deuxième album Ayarrache nnagh (nos enfants) et sept ans plus tard, en 1986, Le petit village avec une chorale enfantine. En 1993, il revient avec un autre tube Les chasseurs de lumière qui parle des années de braise que vivait l’Algérie à l’époque. Identités sorti en 1999 est un album atypique dans lequel ont contribué plusieurs chanteurs et groupes connus mondialement autour du thème du métissage et des minorités ethniques, entre autres Maxime Le Forestier, Manu Chao, Dan Ar Braz, Gnaoua Diffusion, les Gibsi Kings et Karen Mathelson. En 2003 le chanteur enregistre Deux rives un rêve puis on live Entre scène et terre en 2005, ensuite il revient cette année avec La France des couleurs et dans lequel il chante avec beaucoup de jeunes artistes (une quarantaine) tels Noa, Sinik, Féfé De Saïnan, Supa Crew. Avec son style personnel et l’association de divers instruments, dont la base reste toutefois la flûte, son outil de prédilection qu’il maîtrise aussi bien que la guitare, Idir chante et se bat depuis trente années pour sa culture mais aussi pour la culture et la chanson universelles. S’inscrivant dans le genre folk kabyle, les chansons d’Idir, se classent dans un registre universel mais ne se démarquent aucunement du style authentique et spécifique. La carrière artistique d’Idir très riche en succès, de tournées et spectacles. Il s’est produit une vingtaine de fois à la salle mythique de l’Olympia et le même nombre de fois au Zénith, sans compter les autres grandes salles françaises, européennes et à travers le monde.

D. D

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