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Dans la sérénité

En agriculture, plus qu’ailleurs, le facteur climatique joue un rôle prépondérant. Le paysan sait d’expérience que cet allié naturel peut se transformer en implacable ennemi. Alors, il scrute les perturbations atmosphériques et tente d’anticiper les moindres “sautes d’humeur” du climat avec lequel il est contraint de composer.

Cette année, à peine une centaine d’hectares, partagés entre l’orge, le blé et accessoirement l’avoine ont été emblavés dans la région d’Ouzallaguen, alors que de larges parcours sont en jachère. Les rares agriculteurs, ces damnés de la terre, qui continuent encore bon an, mal an à travailler leur lopin de terre, tablent sur un bon rendement de leur culture.

Les abondantes précipitations atmosphériques enregistrées au cours des mois de mars et avril derniers-une période charnière pour les grandes cultures-leur donnent de sérieux motifs d’optimisme.

Les champs emblavés se sont progressivement délestés de leur robe verte pour arborer une tunique jaune pâle.

Les paysans n’ont pas manqué d’apprêter faux et faucilles pour affronter le dur labeur de la moisson. La campagne peut durer plusieurs jours, voire même des semaines. Les travaux débutent dès que l’aube s’extrait de la nuit pour ne prendre fin qu’au crépuscule avec, cependant, un large intermède en milieu de journée.

En effet, dès que le soleil commence à taper fort, le paysan se retire pour se restaurer et s’offrir une longue sieste.

La moisson achevée, les gerbes sont rassemblées en plusieurs tas, ce qui facilite le travail de la machine et permet de gagner du temps. Avec l’avènement des moissonneuses-batteuses et autres botteleuses, le paysan n’a presque plus à supporter les épreuves et les misères physiques d’une ère désormais révolue où tous les travaux s’exécutaient à la force des bras. Seules quelques contrées reculées au relief accidenté interdisant toute mécanisation continuent encore à se servir d’animaux pour transporter et battre le grain.

Dans ces patelins déshérités, la paille issue du battage est assemblée en bottes à l’aide d’un moule en bois. Cette tâche harassante a presque disparu de nos jours. La campagne prend fin quand la récolte aura été engrangée et les grains ensilés mais non sans avoir songé à réserver une quantité pour les semailles d’automne.

Nacer Maouche

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