11 mois sans salaire !

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l Ils sont 32 employés de la mairie à vivre un cauchemar qui ne semble pas devoir finir. Ils n’ont pas été payés depuis maintenant 11 mois ! Ils constituent les rescapés de la purge qui a frappé une flopée d’agents recrutés manifestement sans grand souci des possibilités financières municipales par les différents exécutifs qui se sont succédé, dans une démarche beaucoup plus généreuse que rationnelle. Payés sur chantiers au gré d’une sorte d’accommodation budgétaire, ils travaillent dans différents services communaux. Parmi eux, il y a deux chauffeurs de transport en commun, deux conducteurs d’engins, 7 agents de la voirie, deux chefs de bureaux administratifs, des maçons, des ouvriers travaillant à la “section noire” des agents du parc communal… Ils sont restés dans l’espoir d’une régularisation et de garantie de la ressource salariale. Ils sont devenus, depuis, ne sorte de boulet encombrant traîné par les exécutifs successifs. Leur situation lamentable est aisément imaginable. Au parc, où nous avons été conviés pour une entrevue, trois agents affirment : “Nous avons tous accumulé des dettes énormes, atteignant quelquefois plusieurs millions auprès des commerçants en produits alimentaires. Ces derniers refusent maintenant de nous approvisionner, ne voyant pas d’évolution dans notre situation. Plusieurs d’entre nous sont privés d’électricité et d’eau faute de paiement des redevances”. Les agents concernés ne savent plus à quel saint se vouer. Un agent administratif activant au parc continue : “Nous avons écrit à toutes les autorités sans aucune réponse.

Chaque niveau hiérarchique nous renvoie à un autre, dans une espèce d’immense jeu de ping pong administratif”.

Le maire, M. Mostefai, confirme que “la commune les payait à partir de prélèvements sur le budget des chantiers de la régie. Depuis que ces chantiers sont confiés à des entreprises, on ne peut plus faire ce genre d’opération”. Mais il ajoute : “On a reçu l’argent d’une vente de locaux. Nous avons rédigé une délibération en ce sens qui est maintenant déposée au niveau de la daïra.

Nous comptons leur verser les salaires de cinq ou six mois. Mais ce n’est qu’une solution provisoire, le problème demeure entier. ”

En attendant, ces agents essayent de dégoter des occupations d’appoint après les heures de travail et les week-end, pour se procurer un peu d’argent. Le bout du tunnel semble décidément bien loin.

Amarouche M.

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