Un constat inquiétant

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l Le nombre des marchés dans le circuit informel ne cesse de prendre une courbe exponentielle. Les commerçants inscrits au Centre national du registre de commerce (CNRC) sont au nombre de 1 250 000 alors que ceux exerçant dans l’informel a été estimé à 1,2 million avant d’atteindre la barre de 1,5 million. Les sommes circulant sur les marchés illicites sont plus importantes que celles dans le circuit légal. Les autorités concernées, à savoir les ministères du Commerce, des Finances et de l’Intérieur ont été incapables de donner un coup de pied dans la fourmilière anarchique des marchés algériens. Une politique qui relève d’un échec patent. C’est le constat, au demeurant sans concession, dressé, hier, par M.Boulanouar, porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), lors d’une conférence de presse sur les produits alimentaires avec la participation de commerçants intervenant sur les marchés. Il a annoncé, à cet effet, la création d’une Commission nationale de distribution des produits alimentaires au début de la semaine prochaine qui aura pour mission d’intervenir dans la régularisation du marché, jusque-là sous l’emprise d’un informel tentaculaire.  » Il est impossible d’organiser le marché avant l’organisation de la distribution « , a-t-il estimé et de regretter l’incapacité des autorités concernées à mettre le holà à ce capharnaüm. Les politiques actuelles déclinées dans leurs mécanismes de lutte contre cette déréglementation, ne mèneront selon lui à rien. L’urgence est de repenser une autre politique axée sur une stratégie fiable pour redonner au marché ses lettres de noblesse. M.Boulanouar a précisé que cette situation n’encourage guère l’investissement étranger, puisque le marché est phagocyté à 50 % par l’informel. Parmi les missions de cette commission, il sera question d’encourager la production nationale et de mener des campagnes de sensibilisation au profit des commerçants qui peuvent se constituer comme rempart contre les produits contrefaits importés de l’étranger. Intervenant, Si Lhadj, représentant du marché de gros de Sétif, a abondé dans le même sens en soulignant l’existence de 5 marchés de gros et 10 autres pour le détail. Ce qui est  » peu « , à ses yeux. Il a relevé la problématique de l’indisponibilité d’aires appropriées pour la réception de ces marchés de gros. M. Boulanouar a révélé le niet du ministère des Finances pour l’octroi d’assiettes foncières pour les commerçants afin de bâtir des marchés avec leurs propres moyens, malgré l’existence d’un projet en ce sens depuis 6 ans. Selon lui, certains marchés en Algérie donnent une image avilissante, à l’instar de celui d’Es Samar, à El Harrach.  » On demande son réaménagement d’autant plus qu’il est dépourvu de normes de sécurité et d’hygiène « , a-t-il lancé. A la tête d’une coopérative de 230 commerçants qui ont réussi à financer la réalisation d’un marché par leurs propres moyens, un autre intervenant a déploré les écueils administratifs dressés par les pouvoirs publics pour l’obtention de contrats de locaux au profit de commerçants.  » Nos responsables sont absents. Ils n’ont même pas manifesté leur soutien moral », se désole-t-il. En somme, l’UGCAA, par la voix de M. Boulanouar a demandé la révision à la baisse des impôts, lesquels, de son point vue, sont à l’origine de l’inflation du marché informel et de la fuite fiscale. L’UGCAA organisera, par ailleurs, le premier salon international de l’olive et l’huile d’olive qui se tiendra à Oran en janvier prochain.

Hocine Lamriben

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