l Un neuvième hommage qui ne peut être qu’un avant-goût de ce que seront les futures commémorations de l’assassinat du Rebelle, c’est-à-dire grandioses. Neuf ans après sa disparition tragique, le public ne semble toujours pas avoir fait son deuil de l’artiste inoubliable. La mémoire d’un Rebelle qui s’est invité jeudi dernier, d’outre-tombe à la salle Errich de Bouira devant un public venu en nombre des 45 communes de la wilaya. Les Bouiris qui avaient rarement eu l’occasion de se régaler d’un tel spectacle, ont profité des chansons retransmises par une sonorisation externe. Plusieurs centaines de personnes étaient regroupées à l’extérieur car l’immense salle Errich s’est avérée trop exiguë pour contenir la foule. A l’intérieur, une exposition de photographies et des articles de presse retraçant la vie et le parcours de Matoub, une conférence et des témoignages sur l’homme qu’était Matoub, son parcours artistique, son engagement et son courage de braver l’interdit.
Dans la salle, des délégués du Mouvement citoyen, des cadres de partis politiques, ainsi que la gent féminine également étaient présents. Parmi les intervenants, Aomar Mohellebi a longuement évoqué l’artiste dans sa vie de tous les jours, sa passion pour la musique et son abnégation de la cause amazighe sous toutes ses formes aussi bien culturelle que politique. Cette manifestation organisée par le mouvement associatif de Bouira, à sa tête l’Association culturelle Tagherma, se voulait avant tout un hommage pour celui qui a su éveiller les consciences par ses poèmes, sa musique et sa farouche détermination.
D. Abdedou, président de l’association Tagherma et coordinateur des associations amazighes, dans son allocution de bienvenu, s’est dit honoré par la présence d’un public nombreux que même les hommes politiques n’ont pas réussi à regrouper durant la campagne électorale. Dénonçant toutefois certaines injustices flagrantes, l’orateur a déploré l’absence de volonté de l’Etat pour organiser de telles manifestations commémoratives. En premier lieu, le retard dans la réception de la Maison de la Culture de Bouira qui attend désespérément son aménagement, la radio locale prévue depuis belle lurette et qui n’a toujours pas vue le jour et autres infrastructures permettant au mouvement associatif de Bouira de contribuer au développement d’une wilaya pluriculturelle.
Hafidh B.