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Forte baisse de la mercuriale

Les prix des fruits et légumes jouent au yoyo, sur les principales places commerciales de la vallée de la Soummam. Après les hausses vertigineuses du mois passé qui ont fait couler beaucoup d’encre et saigné la bourse du petit salarié, arrivent les baisses insupportables pour les arboriculteurs et les maraîchers.Les prix fluctuent sous l’effet d’une demande rigide conditionnée par le très faible pouvoir d’achat du citoyen, et une offre qui obéit aux anciens réflexes monopolistes que les mandataires pourront toujours expliquer par les aléas de la nature, les problèmes du transport, les conditions sécuritaires qui ne permettent pas de circuler de nuit… «Quand les prix flambent, cela profite exclusivement aux mandataires et aux spéculateurs de tous poils. Quand ils baissent, c’est le drame pour l’agriculteur sans que cela profite réellement au consommateur puisqu’il s’agit en majorité de produits qui ne se conservent pas», fulmine, M. Ouyahia, producteur de tomates, dont les cultures sous serres ont été la proie du gel et des neiges exceptionnelles. «J’ai été obligé de planter deux fois à cause du gel, mon coût de production avoisine les 25 DA le kg, seule une forte production pourra nous sauver la saison», ajoute le maraîcher. Aussi, les prix varient-ils allègrement du simple au triple en hausse comme en baisse en l’espace d’une semaine ! La pomme de terre, vendue au détail à 35 DA le kg, est cédée à 20 DA voire moins, donc une baisse de plus de 40%, même phénomène pour l’oignon, le roi des légumes. Avec l’entrée en production des vergers locaux, la tomate connaît une chute de …75%, passant de 120 à 30 DA ! Le piment fort et le poivron subissent le même effet dû à l’accroissement de l’offre que le faible pouvoir d’achat des citoyens ne peut absorber. Les légumes fragiles comme la courgette et la salade n’échappent pas au phénomène. Leurs prix ne dépassent guère 30 DA après avoir plafonné il y a deux semaines à 70 DA. Les petits pois, le fenouil, la betterave, la carotte gardent des prix élevés à cause d’une offre plutôt maigre. Seul l’haricot dépasse le seuil des 100 DA. Les consommateurs qui n’arrivent pas à s’organiser en associations ne peuvent faire la fine bouche. Ils profitent de cette baisse passagère pour s’approvisionner aux prix de gros en produits qui se conservent sans trop de perte comme la pomme de terre et l’oignon.Du côté des fruits, c’est de nouveau la flambée. Le marché enregistre l’entrée des fruits de saison à des prix prohibitifs. La cerise est à 300 DA, la pêche à 250, la fraise à 200 DA, l’abricot à 150 DA, la nèfle à 100 DA. Le phénomène traduit la faiblesse de la production nationale due principalement au vieillissement du verger arboricole.La pomme et la banane, fruits importés, se maintiennent entre 120 et 150 DA.Les fruits sont donc inaccessibles aux citoyens au faible revenu qui attendront le mûrissement généralisé de tous les vergers pour goûter aux fruits de saison.Les principaux opérateurs, fellahs, mandataires et détaillants, n’ont pas une réelle emprise sur les flux de marchandises. Dès qu’il pleut, les prix flambent pour rechuter avec le beau temps et remonter avec les fortes chaleurs ! L’absence d’instances de stabilisation avec des mécanismes de régulation comme les halles centrales équipées de chambres froides, laisse le marché à la bonne grâce de la nature et des intermédiaires qui le gèrent au mieux de leurs intérêts !

Rachid Oulebsir

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