David Martinon, porte-parole de l’Elysée, répondant aux questions des journalistes lors de sa conférence de presse du vendredi, autour de l’amitié algéro-française version Sarkozy, a dans ses réponses, situé avec clarté le cadre dans lequel devront désormais évoluer les relations bilatérales.
» Nicolas Sarkozy a toujours dit que l’amitié entre l’Algérie et la France, l’amitié entre les peuples en général, ne peut pas se résumer en un traité « , a-t-il déclaré sans la moindre ambiguïté, avant de poursuivre que tout en » n’étant pas enterré (…), le traité d’amitié n’est pas la priorité de Sarkozy, sa priorité, c’est que la coopération débouche sur des réalisations concrètes. Pour lui, le Président Bouteflika est sensible à cette analyse « , a-t-il assuré.
Néanmoins, au regard du caractère extrêmement sensible de la question du traité d’amitié qui suggère le potentiel règlement du contentieux historique entre les deux pays, Sarkozy, pour » amadouer » la partie algérienne, s’en est allé jusqu’à fâcher peut-être l’ami traditionnel de la France, Rabat en l’occurrence.
Lui ayant préféré comme première escale de son périple maghrébin Alger, confirmant, par là, s’il en est, l’évolution sous Sarkozy du dossier du Sahara occidental dans le sens de la légalité internationale, le Président français par cet acte adresse un sérieux gage de bonne volonté de sa part au Président Bouteflika. Un signe de sa réelle intention de donner tout son sens en termes de projets concrets au fameux partenariat d’exception entre l’Algérie et la France. Une tendance qui au plan de la coopération politique se traduirait par la place de pivot maghrébin, voire méditerranéen, que reconnaîtrait le chef de l’Etat français par rapport à son ambitieux projet d’initier une » Union méditerranéenne « .
Au plan de la coopération économique, Sarkozy en est à de très concrètes propositions de partenariat d’envergure, dont le transfert du savoir-faire français en matière d’énergie électrique et nucléaire surtout.
Autre mesure de portée majeure au plan de la circulation des personnes, les facilitations des procédures d’obtention du visa, autant que celles qu’il envisage en faveur des hommes d’affaires, intellectuels et journalistes algériens, tel que l’a rappelé le porte-parole de l’Elysée. Par ailleurs, celui-ci a fait état de cette autre mesure d’importance en la matière de Sarkozy, à savoir la levée de » la consultation préalable » imposée aux Algériens par les pays européens signataires des accords de Schengen.
H. O.