Bien qu’une enveloppe de vingt sept milliards ait été consommée, de nombreux villages du versant ouest au chef-lieu de la commune d’Aït Yahia Moussa continuent à souffrir de la pénurie d’eau. La tension monte dans ces villages. Hier, des dizaines de citoyens de Hellil et de Tifaou ont occupé les locaux de la mairie. D’ailleurs, tous les services n’ont pas fonctionné. A notre arrivée sur les lieux, les autorités avaient déjà reçu une délégation des villages contestataires. Pour en savoir plus sur l’objectif de cette action, nous nous sommes rapprochés du président de l’association. “Si nous sommes arrivés à cette extrémité, c’est parce que nos doléances n’ont pas eu d’écho auprès des responsables locaux”, nous a répondu
M. Affif Chaouche Abderahmane, en sa qualité du premier responsable du comité de village. Et d’expliquer : “nous avons déposé un préavis auprès du P/APC le trente juin dernier, aucune réponse. Nous avons alors décidé de fermer cette mairie pour exprimer notre colère. Notre population n’a pas d’eau. Il faudrait des solutions immédiates.” C’est au tour du secrétaire général de l’association Hellil d’apporter des éclaircissements. “En dépit de son implication dans la Guerre de libération, nous sommes abandonnés, quarante cinq ans après l’indépendance. Même la piste du village a été ouverte en 1984 par la population. Elle n’est ni entretenue ni bitumée. Nos trente deux martyrs vont se retourner dans leurs tombes”, a ajouté le deuxième intervenant. Du côté des responsables locaux, notamment du premier adjoint au maire, nous avons appris que la solution résidait dans le réseau de distribution. “ Ces villages doivent bénéficier de réseaux de distribution adaptés au relief de la région”, nous a déclaré M. Hocine Demiche. A l’heure où nous mettons sous presse, les discussions continuaient entre les représentants du village et ceux des secteurs concernés. Signalons enfin que ce n’est pas la première fois que la mairie d’Aït Yahia Moussa était fermée par les citoyens.
Amar Ouramdane