Cette région qui a connu de hauts faits d’armes et où sont encore visibles les traces des terribles et innombrables batailles, c’est à proximité de ce PC que sont tombés au champ d’honneur des centaines de moudjahidine, parmi eux Malika Kaid et le colonel Salah Zaâmoum, non sans avoir causé d’énormes pertes aux troupes de l’armée coloniale qui se vengeait lors de chaque défaite sur les populations civiles des villages Imezdhourar, Illiten, Ath Hammad, Ivelvaren, Iouakouren, Aggache, Saharidj et Ighil Hammad, des villages totalement acquis à la cause nationale et devant lesquels l’armée française s’est trouvée face à une véritable armée bien organisée et bien équipée, qui lui a fait subir de cuisantes défaites. Le PC de Thala Rana était également le tribunal du FLN où étaient jugés les traîtres, les prisonniers français ainsi que tout conflit entre citoyens. L’avantage du PC de Tala Rana est d’abord sa position stratégique imprenable et offrant plusieurs issues de repli, il est situé à mi-chemin entre le PC de l’Akfadou et celui de Haizer, ce qui a rendu possible une liaison permanente et rapide ainsi qu’une entraide facile en matière de ravitaillement et renseignements.
Cette région où sont implantés ces trois PC, n’a jamais été totalement occupée par les forces coloniales en raison de son relief extrêmement accidenté, rocheux, truffé de grottes ainsi que de vastes étendues boisées parsemées de sources et de points d’eau. Ils sont rares les moudjahidine des autres wilayas qui n’ont pas transité par ces trois PC légendaires, malheureusement aucun livre de l’histoire contemporaine ni encore moins les organismes tels que l’ONM et ONEC n’ont accordé un quelconque intérêt à ce lieu historique riche en événements révolutionnaires, mis à part quelques stèles commémoratives loin d’offrir le moindre repère concernant la farouche résistance opposée par nos valeureux martyrs à une force d’occupation qui n’a lésiné ni sur le napalm, les obus 120, ni encore moins sur les exécutions sommaires et massives en passant par la torture et la persécution.
Dans une tentative désespérée d’isoler les moudjahidines, faute de pouvoir les déloger, l’armée coloniale a procédé à la destruction systématique des villages précités et le déracinement des villageois qu’ils ont regroupé dans des camps de concentrations parqués tels des animaux, des camps confiés aux sinistres SAS (services administratifs spéciaux) dont chacun était équipé d’un centre de torture et de détention des citoyens qui ont transités par ces centres gardent encore des séquelles visibles qui ne diffèrent en rien pour celles de ceux qui ont eu le triste privilège de séjourner dans la sinistre villa Suzini, sur les hauteurs d’Alger.
Omar S.
