Just married !

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Selon l’Office national des statistiques (ONS), le nombre de mariages en Algérie a augmenté entre 2003 et 2004 de 11,5%. On croyait que le mariage, une valeur de la société traditionnelle, était en perte de vitesse et certains se désolaient du nombre croissant de célibataires, notamment parmi les filles. Et voilà que ça repart ! Il faut sans doute voir dans cette «reprise» des mariages un indicateur de l’amélioration des conditions de vie des Algériens, qui ont de plus en plus d’espoir de trouver du travail ou d’acquérir un logement, mais cela ne signifie pas forcément que les gens qui se marient ont un travail fixe ou possèdent des logements. En fait, beaucoup de jeunes couples vivent chez les parents de l’époux, beaucoup de jeunes couples vivent d’expédients, voire aux crochets de parents, notamment ceux qui disposent de pensions. D’autre part, même si les mairies enregistrent une augmentation du nombre des mariages, il reste encore dans la société de nombreux célibataires, surtout des femmes, qui vivent souvent dans le refoulement et la culpabilité, le statut peu brillant de «vieille fille». Il n’est pas rare encore, notamment dans les campagnes, qu’on les cloître. Souvent sans instruction, elles sont contraintes de vivre sous la botte de leurs pères ou de leurs frères. Les garçons, eux, sont plus libres : ils ont toujours le loisir, quand ils ne trouvent pas de travail sur place, de partir ailleurs, voire d’émigrer. Ils ont tout le temps de faire fortune, ou du moins de réunir la somme nécessaire à l’achat d’un logement : même à quarante ans, ils trouveront toujours une femme à épouser, ce qui n’est pas le cas, hélas, des femmes.

S. Aït Larba

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