Selon la fiche d’évaluation établie sur la base des résultats du dépistage transmis par les différentes UDS (unités de dépistage et de suivi), sur 11009 élèves examinés en classes cibles, 5846, soit 53,10% présentent une hygiène bucco-dentaire jugée “non acceptable”. Le rapport souligne la forte prévalence de la carie dentaire chez cette population scolaire : plus de 85% des élèves examinés présentent des lésions carieuses à différents stades d’évolution. Loin derrière, on trouve la gengivite (inflammation de la gencive) à hauteur de 36,80%, les anonalies dento-faciales (23,70%) et la plaque dentaire (18,07%). On note enfin la très faible incidence des autres pathologies dont la nature n’est pas précisée avec seulement 1,06% des effectifs examinés.
La carie dentaire, un fléauLes chiffres de la médecine scolaire parlent d’eux-mêmes. Le carie dentaire progresse de manière hallucinante, mettant à nu l’inefficience des actions préventives menées jusqu’ici. Un coup d’épée dans l’eau en somme face à ce qui s’apparente à un véritable fléau. Affectant autant les dents de lait que les dents définitives, la lésion carieuse est générée par l’interaction d’une multitude de facteurs dont la plaque dentaire et la flore microbienne.Le processus de destruction de la dent passe par plusieurs phases pour aboutir à sa déminéralisation totale. Non traitée, l’affection se propage aux tissus environnants (gencive, ligaments) : “Toute la gravité de la carie dentaire réside dans l’essaimage du foyer infectieux via la circulation sanguine pour atteindre les yeux, les poumons, les reins, le cœur ou les articulations” nous affirmera un chirurgien-dentiste d’Akbou.
Une maladie évitableVu son incidence et le coût de la prise en charge des soins dentaires ainsi que ses complications (souvent insoupçonnées), la carie dentaire représente un véritable problème économique et social. Pourtant, de simples mesures d’hygiène suffisent pour s’en prémunir “La santé bucco-dentaire se construit dès la naissance puis s’entretient au quotidien grâce à une bonne hygiène et à un brossage méticuleux. Des visites reguliéres chez le dentiste sont également indispensables”, analyse encore le praticien, non sans mettre l’accent sur l’absence d’un programme de santé bucco-dentaire ciblant les enfants dès leur première année de scolarisation, les déterminants socio-économiques et culturels dont les mauvaises conditions de vie et le faible niveau d’instruction des parents, pour expliquer que la carie soit aussi largement steinbeck.
Nacer Maouche