Le constat est alarmant selon le professeur Soukehal du CHU de Beni Messous lors de son intervention sur la sécurisation de la filière d’alimentation des Dasri durant la journée paramédicale sur la gestion hospitalière du CHU de Sétif le mardi 10 juillet.
Classant ces déchets en 4 filières : injections, biologiques, radioactifs et chimiques, le professeur plaide pour la nécessité d’un tri à la source.
L’orateur, rapportant les chiffres de l’OMS de l’année 2000, a montré la prévalence de certains de ces déchets, notamment les objets piquants, coupants ou tranchants.
Ainsi, les seringues d’injections étaient à l’origine de 21 millions de cas d’infection au HBS (virus de l’hépatite B), deux millions de cas d’infection au VIH (sida).
Au niveau du CHU organisateur de cette journée, un responsable de la santé au niveau de la DSP de cette wilaya a révélé qu’une enquête faite sur le personnel soignant est arrivée à la conclusion suivante : “8% du personnel sont atteints d’infections nosocomiales sans qu’ils le sachent”.
un infirmier atteint d’une hépatite C au niveau de ce même hôpital n’a pas manqué de faire un témoignage bouleversant pour confirmer encore l’existence d’une défaillance en matière de prévention des infections nosocomiales en affirmant que “huit autres infirmiers atteints de l’hépatite sont restés sans aucune prise en charge”.
Le CHU de Sétif ne fait pas exception et ce manque d’hygiène englobe toutes les structures de la santé du pays. Mais que peut-on dire de la sécurité des malades exposés à ce type d’infection !
Des puéricultrices ayant parlé de l’entretien des incubateurs ont reconnu le non respect des règles d’hygiène dictées par les normes actuelles. Un autre médecin ayant traité du risque infectieux en néo-natologie fait un constat amère, un produit de désinfection en néo-notologie est toujours utilisé dans certaines structures hospitalières alors que son usage est formellement interdit par des sociétés d’hygiène reconnues universellement.
Mais, que peut-on faire pour bannir ces méthodes obsolètes ? Les investisseurs préconisent la mise en place des protocoles d’hygiène et du respect des procédures d’hygiène par de simples gestes comme celui du lavage des mains systématique avant et après chaque acte de soins, tout comme il faut révolutionner ce parent pauvre de la santé publique qu’est l’hygiène hospitalière.
Cela demande donc d’aller vers l’utilisation en matière de literie et lingerie hospitaliers à “usage unique”, en passant par le choix des produits hygiéniques et désinfectants les plus recommandées actuellement pour arriver enfin au “bionettoyage à la vapeur”.
Les hôpitaux sont à l’heure du rapport coût/efficacité pour se mettre au diapason des normes universelles.
Outre la rénovation de protocole de nettoyage et de désinfection, la mise en place des états généraux de la lutte contre les infections nosocomiales, les intervenants ont plaidé pour le respect architectural des structures de soins qui va dans le sens des normes reconnues.
La journée est clôturée par une conclusion globale de mesures à prendre.
En effet, des professeurs, médecins et paramédicaux s’accordent à retenir quelques recommandations: protocoles d’hygiène, traçabilité et formation d’hygiénistes.
Nadir Touati
