Adekar : entre espoir et réalité

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Adekar est une commune à double vocation: touristique et agricole. Son relief constitué de forêts, de montagnes, de pacages, d’oueds… lui donne des atouts qui, s’ils sont sérieusement exploités lui assureront indéniablement le développement tant espéré par la population, “une très belle région abandonnée à son sort” telle est l’opinion générale que se partage la population au sujet de leur commune. Le premier constat que quiconque peut faire en visitant cette région, c’est qu’elle a royalement tourné le dos à sa double vocation. Aucun projet digne de ce nom n’ y est lancé dans les domaines agricole et touristique depuis l’indépendance. Sa station thermale ( Acif El Hammam), à titre d’exemple, qui attire pourtant de nombreux visiteurs, n’a fait l’objet d’aucune modernisation. Beauté de la nature, douceur du climat, pureté de l’air, vastitude du paysage… Adekar possède plusieurs atouts mais sa population suffoque de sous-développement. Située entre 800 et 1000 mètres d’altitude, la commune d’Adekar est limitée au nord par Béni-Ksila, au sud par Akfadou, à l’est par Taourirt-Ighil et à l’ouest par Yakouren. Répartie en deux anciens douars (Acif El Hammam et Adekar Kebbouche) suivant les plans du sénatus consulte de 1897 et de 1899, la commune est formée de 24 villages éparpillés sur 10 760 hectares qui forment sa superficie. Au dernier recensement la population a atteint les 14550 habitants dont 7305 sont du sexe masculin et 7245 du sexe féminin. La densité est 135 habitants par kilomètre carré. Avec ses 2206 habitants. Aït-Yahyia est le village le plus peuplé de la commune et avec ses dixhuit habitants Hattou est le village le moins peuplé de la commune et peut-être de toute la wilaya.

Compte tenu du manque de projets générateurs d’emploi, l’écrasante majorité de la population active est sans emploi. Le chiffre avancé par l’autorité communale sur le chômage est effarant: 70% des jeunes sont inactifs. Et ce chiffre, vu la réalité économique de la commune, va certainement augmenter dans les prochaines années, à moins qu’une autre politique plus audacieuse ne vienne changer la donne. car mis à part le fonctionnariat ( Education, santé, administration…) l’emploi à titre permanent est quasi-inexistant. Selon le P/APC, des projet importants vont être réalisés et ceci pourrait absorber temporairement le taux excessif du chômage. Il est question entre autres de l’implantation d’un CEM base 7 et d’un centre culturel à Acif El Hammam, de la construction d’une bibliothèque et de l’aménagement du centre culturel au chef-lieu de la commune. Le travail dans le cadre de “ L’Algérie Blanche”, de l’IAIG ou de l’emploi des jeunes, même s’il est peu rémunéré a quand même permis à plusieurs jeunes de se sentir utiles. Déprouvue de ressources notables pouvant lui permettre de lancer d’ambitieux projets, Adekar ne vit et ne respire que par les subventions de l’Etat. l’exploitation de la source thermale et des deux marchés hebdomadaires (Adekar et Acif El Hammam) ainsi que la location de quelques locaux commerciaux, ne lui rapporte que de maigres subsidiaires qui ne peuvent servir à quoi que ce soit d’important. La paysannerie, devant les transformations sociales est complètement laminée. L’agriculture de montagne qui, jadis, était la seule source de subsistance, est réduite, aujourd’hui, à sa plus simple expression. S’il existe encore des bouviers, des vachers, des apiculteurs, des aviculteurs, des maraîchers des oléiculteurs, des céréaliers… ils se comptent sur les doigts d’une seul main. Qu’elle soit maraîchère, oleicole, apicole… etc, la production agricole est tout simplement très faible. Bien n’est fait et ne se fait pour redonner à ce secteur la place qui est la sienne. C’est à croire qu’avec cette modernité “au rabais” l’agriculture est devenue un sot métier. Secteur stratégique pour la commune, le secteur touristique ne bénéficie pas de l’attention qu’il faut de la part des autorités, la modernisation de la station thermale avec réalisation d’infrastructures d’accueil peuvent à elles seules renflouer les caisses vides de la commune. Mais qui s’en soucie de la modernisation des stations thermales de notre wilaya, on les laisse au bon soin des saints patrons dont elle dépendent. Le développement dépend aussi d’un réseau routier moderne est fluide. A constater l’état de ce réseau, on peut dire que le développement à Adekar n’est pour demain. Qu’il relève du national, du wilayal ou communal ce réseau ne répond pas vraiment aux attentes des usagers, partout on peut constater des dégradation et des endommagements. Tout les chemins mènent à Rome, dit-on mais ceux d’Adekar mènent soit chez le vulcanisateur ou chez le mécanicien! Malgré cette réalité amére, la population d’Adekar rêve de lendemains meilleurs, elle espère une prochaine embellie économique qui redonnera confiance aux nouvelles générations. “Si notre génération, nous dit un quadragénaire, a beaucoup souffert de la crise miltidimensionnelle vécue par notre pays depuis 1988 et même avant, on doit préserver les nouvelles générations de tous ces maux et leur préparer un avenir où le travail sera roi et la fraternité reine!.”

Boualem B.

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