Témoignage du responsable du CRAAG et réserves de la défense

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Docteur en géophysique et sismologie et responsable du Centre de recherche en astronomie et en astrophysique et géophysique, celui-ci a expliqué que la faille sismique, induite par la collusion entre les plaques tectoniques des continents de l’Europe et de l’Afrique, provoque des secousses (fortes) au niveau de la zone côtiére d’Algerie et dans les Hauts-Plateaux Au sud du pays, par contre les tremblements de terre sont de très faible intensité.

Après une rétrospective sur les séismes ayant frappé l’Algérie durant les siècles précédents entre autres celui d’Alger en 1723, alors que l’on ne disposait pas de moyens matériels pour en mesurer l’intensité, l’expert Chaouch Yelles, qui s’est focalisé sur le tremblement de terre du 21 mai 2003, a défini les caractéristiques du dit cataclysme, à savoir la force de la secousse, son épicentre situé en mer, sa profondeur ainsi que son onde de choc dont le rayon est de 150 km. Et de mentionner que les résultats du CRAAG, dans une période donnée sont utilisés par un service du ministère de l’Habitat pour le micro-zonage propre à chaque région du pays en matière de sismologie. L’avocat Miloud Brahimi rappellera alors, à l’expert du CRAAG que Boumerdès classés selon le RPA de 1999 en zone II, a été reclassée en zone III Après le séisme de 21 mai 2003.

Abdelkrim Yelles retorqua que le précédent microzonage propre à la wilaya de Boumerdès s’est effectué sur la base de connaissances scientifiques dont on disposait à l’époque. Les effets du séisme de 2003 sont-ils liés à ce microzonage établi en 1999? A cette question posée par la défense, le directeur du CRAAG s’est contenté de réitérer que le dit-zoning concernant Boumerdès et l’est d’Alger est une prérogative de la commission du ministère de l’Habitat. Mr. Brahimi revient à la charge et cherche à savoir si les connaissances en sismologie sont aujourd’hui maitrisées L’expert Yelles, prenant comme exemple les progrès réalisés dans ce domaine au Japon, a répondu que les résultats des recherches sont jugé acceptables. Mais comment expliquez-vous, l-a- t-on interrogé, les effets du séisme dévastateur enregistré à Kobé, région du Japon en 1995. Le bilan a-t-on rappelé est de 5 000 morts et plus de 35 000 blessés. Abdelkrim Yelles notera, alors, que chaque séisme a ses particularités dans un environnement naturel donné.

Concernant aussi l’autre séisme qui a fortement ébranlé une centrale nucléaire au Japon, il faut attendre les résultats de l’enquête pour en savoir davantage et en tirer les leçons.

A une autre question technique, se rapportant à la faille sismique qui a causé des dégâts au niveau de certaines bâtisses et épargnant d’autres, sur le même site, l’expert a expliqué que cela est dû à la force d’accélération du séisme. Là-dessus, encore, il a été précisé, que le RPA de 1999 avait prévu, dans la région de Boumerdès, une force d’accélération du séisme de 0,15. Et en 2003, il s’est avéré que celle-ci était trois fois supérieure à celle précédemment calculée.

La défense a cherché aussi à savoir si le CRAAG donne son feu vert pour qu’il y ait zoning dans une région quelconque du pays.

Réponse de l’expert : le CRAAG ne s’occupe que de la recherche et ses résultats sont mis à profit par le ministère de l’Habitat. Dans la même optique, il ajoutera que le plan d’aménagement du sol est du ressort exclusif du ministère précité.

Durant l’après-midi, un membre de la commission d’enquête de ce ministère a fait un compte rendu dans lequel elle fait état de la médiocrité des plans concernant les différents projets immobiliers totalement ou partiellement endommagés suite au cataclysme. Autre anomamiers : poutres très fragiles notamment au niveau des rez-de-chaussée, absence de joint parasismique, et ce en plus du non-respect des normes en vigueur dans l’utilisation des matériaux de construction. On signale aussi une présence de carbone dans les échantillons d’acier relevés au niveau de certains projets immobiliers, entre autres celui des 210 logements de Tidjelabine. Mais il faut plusieurs expertise pour déterminer si la qualité du béton armé et autre matériaux est conforme aux normes, a plaidé un autre avocat en fin d’après-midi…

Salim. Haddou

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