Par : Mohammed Aouine
Noir il n’y avait pas de sérénité
La fête éclatait
Les narines bouchées toutes
De brins de lavande
La énième noce du mufti
En sarabande galvanisée
Avec sa trentième fille
Ma fille des fêtes
N’était pas loin de ma tombe
Que j’ai loué à deux sous
A un sot
Et cette nuit chassée
Elle était plus belle que le sang
Je me disais écrasée
Ou ensevelie la candide
Jamais aussi belle
Entre ses jambes une bouteille
Presque vide
Ranimé et fou
Je me suis décidé de l’approcher
Pas elle, la bouteille
Tout le monde fut invité
Par le mufti
Surtout les handicapés
Inouïe et jamais vu
Les chouettes éparses
Accompagnaient la trompette et le tambour
Pourtant présage de la mort
La fête tourna en funérailles
Silence frayeur pleurs
Sans se rendre compte
Le mufti danse encore
Avec sa fille sans paumes
La mariée sortant en sanglantée
D’étonnement figée mon amante
Et moi je suçais entre ses jambes
Les dernières gouttes de whisky
Titoume de fureur acérée
Simula son insupportable anus
ça nous avait fait plaisir
Mais les chouettes se suicidaient volontaires
J’étais triste et incommodé
Par ce suicide collectif
Ces funérailles vite métamorphosées en fête
Ma fille des fêtes en veille de funérailles
La bouteille achevée !
M. A.