Dans son réquisitoire qui a duré, ce samedi, plus de sept heure, le procureur avait rappelé l’acte d’accusation concernant le P-DG de l’OPGI Kamel Henni Adda, le P-DG de l’EPLF Mohamed Selkim, le premier responsable du projet immobilier SNTF de Corso et le responsable du projet coopératives immobilières de Boumerdès, Hassène Derriche. Le procureur a cité aussi nommément comme accusés, passibles de condamnation, Rabah Sir Kisti, comme représentant de C.T.C et d’autres entrepreneurs ou responsables de bureaux d’études.
Principaux motifs de leur inculpation : construction sur terrain fragile sans qu’il y ait au préalable une étude de sol selon les normes en vigueur, réception de projets en l’absence de représentants du CTC, prélèvement d’échantillons de matériaux utilisés sans l’avis de l’organisme de contrôle des constructions, manque et parfois absence de coordination entre le maître d’ouvrage, le bureau d’études et les entrepreneurs engagés, absence de calculs précis concernant les études techniques des projets et réception de ceux-ci en l’absence du CTC.
Se basant notamment sur l’expertise judiciaire dans ledit procès, le procureur a relevé “la négligence des réserves de l’organisme de contrôle des constructions durant les phases importantes de réalisation des projets immobiliers touchés par le séisme”, avec pour exemple ceux des Issers dépendant de l’EPLF ou ceux de Zemmouri et Dellys confiés à l’OPGI.
Se référant ensuite aux avis du directeur du CRAAG Abdelkrim Yelles Chaouch et du sismologue émérite Abdelkirm Chelghoum, le représentant du ministère public a expliqué que les effets du séisme ne sont pas dûs seulement à la force de celui-ci, mais à des erreurs humaines flagrantes en matière de conception des immeubles en question. Anomalies relevées : mauvaise qualité du béton armé et du concassage, malfaçon dans la réalisation des poutres et aciers transversaux au niveau du rez-de-chaussées des bâtisses effondrées. Trafic aussi dans l’utilisation des matériaux de construction tant en qualité qu’en quantité, a insisté le procureur, avant de conclure qu’il y a eu négligence et quasi-absence de précautions dans la réalisation et le suivi des différents travaux soumis au procès.
“L’acte d’accusation se résume, alors, en l’existence d’un homicide involontaire. Et j’applique, pour cela, a-t-il conclu, l’article 288 dans son intégralité”.
Des avocats ont entamé hier en fin d’après-midi la procédure de défense des accusés. Les assises se poursuivront aujourd’hui dimanche avec l’intervention de la défense.
Salim Haddou