Que des critiques de façade

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Mais la grande nuance à relever lors de la séance d’hier est l’absence d’un véritable débat sur les questions politiques, la majorité des intervenants s’étant limités à des généralités qui concernent des problèmes plutôt locaux, à l’image d’un député du FLN qui a soulevé la non-distribution des logements FNPOS dans la ville de Tiaret, ou d’un autre d’El Islah qui a posé la question sur le réseau routier à Guelma. L’autre remarque de cette journée est celle de l’absence quasi-totale des représentants du MSP qui n’ont même pas daigné présenter les interventions inscrites. Pas moins de trois parlementaires de ce parti qui étaient inscrits sur la liste des intervenants ont manqué à l’appel. Le carré qui leur est réservé dans l’hémicycle était tout simplement vide. Cela en plus de fait que les personnalités les plus influentes, à l’image de Mokri et Menasra ne figurent pas sur la longue liste des intervenants. Cette situation a soulevé de maintes interrogations parmi les présents, peu nombreux il est vrai, d’autant plus que le parti présidé par le très controversé Aboudjerra Soltani, membre de l’Alliance présidentielle, et qui figure dans l’actuel gouvernement remanié de Ahmed Ouyahia. Il est utile de rappeler dans ce sens que le Hamas a tenu hier son Conseil national où devait se jouer le sort de l’actuel président dont la nomination dans le gouvernement en tant que ministre sans portefeuille n’est pas du goût de beaucoup de cadres qui ont vu cette situation comme une humiliation à leur parti.Sur tout un autre chapitre, la suppression de la filière des sciences islamiques des programmes de l’enseignement secondaire continue de soulever des réactions passionnées de la part notamment des députés de Djaballah qui voient cette décision comme une volonté de l’Etat de “dépouiller l’enfant algérien de son identité islamique”, pour reprendre l’expression d’un député de ce parti de la wilaya de Guelma qui a cru bon de croire que les autres filières sont intégrées dans d’autres spécialités. Le même argumentaire est repris par des représentants du parti du Front de libération nationale pour défendre pratiquement la même idéologie sous, parfois, des sourires et des grimaces d’un Ahmed Ouyahia serein et sûr de lui, même s’il prend la peine de prendre des notes à chaque fois qu’il est interpellé. Ne trouvant aucune critique objective, un parlementaire d’El Islah, Aboubakr Salah de Ghardaïa, s’est vu dans l’obligation de rappeler “son attachement aux engagements du président de la République concernant la lutte contre la corruption et les passe-droits”. Les parlementaires du Parti des travailleurs sont les seuls à aborder la problématique de la dissolution des assemblées locales de Kabylie. Sans nouveauté puisque le député Boudjaoui a parlé d’une mesure “contraire à la République”.La fin de la journée était consacrée, elle, aux interventions des chefs de groupes parlementaires qui exprimeront, chacun à son tour, les positions officielles de leurs partis respectifs, dans l’attente de la réponse de Ahmed Ouyahia qui interviendra cet après-midi pour défendre ses options et ses chiffres. Et les députés vont, comme à leur habitude, lever la main pour dire oui en oubliant leurs critiques de la veille.

Ali Boukhlef

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