La descente aux abysses continue pour le RC Seddouk, un club de football sociétaire la saison écoulée du championnat de la Régionale III GA, dont la disparition, prévisible depuis belle lurette, est devenue presque certaine aujourd’hui. Cela étant, après une saison tumultueuse, tout le monde s’attendait à un sursaut d’orgueil des dirigeants qui continuent malgré tout à gérer un club gravement malade maintenu sous perfusion, dont la mort reste toute proche.
Il n’en fut rien, même pas une assemblée générale pour dresser le bilan d’une saison mitigée où la formation seddoukoise a laissé des plumes en rétrogradant en pré-honneur de la wilaya de Béjaïa. Idem pour la société civile et les autorités locales qui ne trouvent rien à redire d’une situation catastrophique que vit le club-fétiche des Seddoukois dont l’amertume grandiose risque d’emporter dans son sillon le rêve de centaines de footballeurs amateurs, sortis de la prestigieuse école de football locale dont certaines sont déjà partis sous d’autres cieux et d’autres d’apprêtent à déguerpir aussi.
Le marché seddoukois est ainsi ouvert à tous les clubs de la vallée. A qui veut en prendre ! L’ES Timezrit a déjà envoyé son bon de commande pour trois joueurs qui ne sont pas des moindres. L’équipe de football de Beni Ourtilane, commune berbérophone dans la wilaya de Sétif a acquis l’année passée auprès du club seddoukois 6 joueurs au talent avéré, qui ont tous évolué à l’ORBA.
Le RC Seddouk les a récupéré durant la saison 2005/2006 avec la promesse de leur trouver un emploi chacun. Mais finalement, ils n’ont même pas bénéficié du filet social, pendant que d’autres clubs leurs proposaient des salaires.
Aujourd’hui, le club est la croisée des chemins avec une dette évaluée à plus de 600 000 DA, une érosion de joueurs qui n’ont pas d’autre choix que d’aller chercher leur salut ailleurs, un comité disloqué où il ne reste qu’un président qui fait du club le dernier de ses soucis, des autorités locales qui vraisemblablement ne veulent pas fourrer le nez dans la gestion, bien que, sachant catastrophique, d’un club morbide.
Au moment où d’autres clubs similaires s’affairent à doter leurs formations des moyens adéquats afin de leur insuffler une dynamique pour jouer les premiers rôles, à Seddouk, tout le monde assiste impuissant à la mort programmée de leur club créé en 1958, lequel a survécu à une guerre et des dizaines d’années postindépendance.
Le RC Seddouk cherche désespérément des hommes parmi ses fils, notamment adeptes du sport qui puissent lui venir en aide pour se libérer de la toile de précarité qui le tient prisonnier depuis des années.
L. B.
