Le jeune homme blessé par Smail Mira décède

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Un autre meurtre dans une région qui arrive mal à se départir de ses vieux démons. Mais comment en est-on arrivé là ? Rappel des faits.

Le vendredi 13 juillet. 18 h passées. Comme à son habitude, Kamel Saadi fait son jogging au lieu-dit Avawal, à deux pas du mythique Azrou n’Thor, à la frontière entre les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa. Le village natal, Ayacha, n’est pas loin. A ce moment-là, Smaïl Mira et ses hommes, deux selon les témoignages proches de la victimes, patrouillent dans la région. Le député s’arrête et demande les pièces d’identité au jeune sportif qui répond qu’il n’avait aucun document sur lui. Normal, puisqu’il était en tenue de sport. La réponse n’aurait, apparemment, pas convaincu le chef des Patriotes. Un vif échange aurait eu lieu entre les deux hommes. Des personnes proches de la famille de la victime auraient même avancé que Kamel Saadi aurait demandé au député de décliner son identité avant de demander quoi que ce soit. Mira demande alors à un de ses accompagnateurs de lui donner son arme, un pistolet selon nos sources, avec laquelle l’ancien maire de Tazmalt tire sur son vis-à-vis, l’atteignant de deux balles à l’abdomen. L’une est carrément sortie de l’autre côté, tandis que l’autre est restée à l’intérieur.

Smaïl Mira conduit lui-même la victime à l’hôpital d’Akbou, à bord de son véhicule, un 4×4. (Lire également article de M. Bessa)

Kamel Saadi, opéré d’urgence, a même repris conscience et raconté sa version des faits aux membres de sa famille. Cependant, son état s’est détérioré deux jours après,avant de succomber dans la matinée de mardi. Il a été enterré hier dans son village natal.

Ses parents, qui avaient déposé plainte juste après l’incident, auraient reçu des visites de personnes leur demandant de retirer la plainte et régler le problème à l’amiable. Au moment où nous mettons sous presse, nous ne connaissions toujours pas la réaction de la famille.

Il faut rappeler que ce n’est pas la première fois que l’actuel député de Tazmalt est accusé d’être derrière la mort de personnes. Déjà en 1998, suite à l’assassinat de Lounès Matoub, plusieurs observateurs locaux pointaient un doigt accusateur vers l’ancien maire de la ville suite à la mort, par balle perdue selon la version officielle, du jeune Ouali Hamza. La famille de la victime n’ayant pas déposé plainte, l’affaire est restée au stade de spéculation, d’autant qu’aucune preuve n’a été retenue contre Mira.

La question que les enquêteurs doivent maintenant élucider est de savoir qu’est-ce qui fait que Smaïl Mira a la gâchette facile ?

Ali Boukhlef

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