Les débâcles se suivent et se ressemblent dans cette équipe de la JSK que tout le monde considérait jadis comme la meilleure formation du pays. Le dernier camouflet subit vendredi avant-hier face à une équipe tunisienne venu à Tizi juste pour gérer son match, a mis à nu les carences d’un onze qui n’arrive même pas à enchaîner trois passes en quatre-vingt dix minutes.
» Avec cette manière, je peux vous parier que la JSK ne marquera jamais, même si elle joue toute la nuit » avance notre confère Yacine assis à nos cotés dans la cabine de presse. Son constat, il l’avait fait 20 minutes avant l’ouverture du score par les Tunisiens. La débâcle était totale. Tout le monde était unanime. La JSK est devenue une équipe quelconque. Des joueurs amorphes qui n’arrivaient même pas à gagner un duel.
Un attaquant malien que l’on présentait comme meilleur que Dabo sans jamais le voir à l’œuvre s’est avéré finalement un milieu de terrain qui, à force de faire semblant de se placer en pointe se trahit à chaque fois par son obsession de garder la balle et chercher un partenaire.
On ne gagne pas un match de Ligue des champions quand on a pas une équipe de vrais guerriers. Les slogans des supporters tout au long du match » faites comme Gacemi » en sont révélateurs. Les joueurs qui composent l’effectif actuel à un ou deux exceptions près, sont loin de mériter de jouer un tel challenge.
On ne peut pas demander à des joueurs qui sèchent des séances d’entraînements sans le moindre justificatif de fournir le moindre effort le jour du match. Ces joueurs sont légions à la JSK. Ils sont protégés et ils font ce qu’ils veulent. Mouassa se sent impuissant devant tant d’indiscipline. » Je veux des joueurs qui mouillent leur maillot. Regardez ce que fais Wassiou c’est le modèle du joueur professionnel « , avoue le coach kabyle. Décodées, on comprend aisément pourquoi vendredi, la totalité des joueurs sont passés à côté de la plaque.
Quand on veut jouer une compétition d’envergure, on doit se fixer des objectifs. Soit on en est capable, soit on jette l’éponge. » La JSK ce n’est pas n’importe quelle équipe. On a gagné six coupes d’Afrique alors je ne suis pas d’accord avec le président qui déclare en public que perdre sur un but d’écart contre le Ahly est déjà un exploit » fulmine un supporter à la fin du match. Pour lui, ce sont ce genre de discours qui font que la JSK est devenue une équipe quelconque. » Je préfère voir le club rester à la maison que de débourser cinq milliards, en prenant part à une compétition qui ne fait que dégrader davantage l’équipe. Regardez ce que fait Serrar à Sétif. Il est venu à la tête d’un club qui flirtait avec la relégation et en l’espace d’une saison, il a réussi à bâtir un groupe solide devenu la référence dans le football arabe « , ajoute notre interlocuteur.
Les ingrédients sont simples. Il faudra construire une équipe sur des bases solides. Un entraîneur quels que soient ses diplômes ou sa nationalité ne pourra rien faire s’il n’a pas carte blanche pour asseoir sa politique de travail. Il doit choisir ses proches collaborateurs et surtout les joueurs dont il a besoin. A la JSK, jamais cette politique n’a été suivie. Aucun entraîneur n’a établi un plan de recrutement. Tous viennent pour » travailler avec le groupe en place « .
Tout le monde est à blâmer à commencer par ces soi-disant techniciens qui, lors des négociations n’abordent que le volet que tout le monde sait. Lorsque le Français Jean-Yves Chay avait décidé d’instaurer une certaine discipline dans le travail, on a vite trouvé l’astuce pour le dégommer. Cette politique où c’est le président qui décide de tout, est devenu une marque de fabrique algéro-algérienne.
Au lieu de copier sur nos voisins qui font de leurs clubs des références mondiales, on continue chez nous de faire la politique du replâtrage. Quand on voit l’ES Sahel gagner un match chez nous alors que cinq joueurs titulaires manquaient à l’appel, on devine aisément la qualité de l’effectif engagé dans cette prestigieuse compétition. A la JSK, le coach se triturait les méninges pour pallier à la défection d’un arrière gauche, à la blessure d’un milieu récupérateur et à la fugue d’un gardien de but. Ce n’est pas avec ça que l’on prétendra à rivaliser avec des Tunisiens qui ont réussi à nous planter cinq banderilles.
A.C.