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L’Alliance présidentielle en panne

Le Front de libération national (FLN) conduit par Abdelaziz Belkhadem, également chef du gouvernement, se trouve toujours étrangement à la tête de la présidence de la coalition gouvernementale depuis presque 6 mois. C’est-à-dire, depuis la passation de la présidence par la formation d’Ahmed Ouyahia, patron du RND en février dernier. Un cas de figure bien particulier, aux antipodes des statuts de cette coalition, qui stipule clairement que la présidence tournante entre les trois partis, à savoir le FLN, le MSP et le RND, ne saurait dépasser trois mois. En dépit de cette transgression des statuts régissant le fonctionnement organique de la coalition gouvernementale, personne ne trouve à redire. A comprendre que tout le monde trouve son compte dans ce statu quo. Les observateurs de la scène politique nationale s’interrogent légitimement sur les tenants et aboutissants à l’origine de ce retard inexpliqué. Si la tenue des élections législatives du 17 mai dernier et l’installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) sont pour quelque chose dans cet ajournement, il n’en demeure pas moins que les vraies raisons sont à chercher ailleurs. Au moment où les leaders des trois partis politiques claironnent que leur  » conglomérat  » se porte comme un charme, des tiraillements et des brouilles viennent fréquemment obscurcir et ternir les relations tumultueuses entres les membres de la troïka présidentielle.

Relevant du secret de Polichinelle, des divergences de taille sur de nombreux sujets existent enre eux. Il arrive même aux patrons du FLN, du RND et du MSP d’étaler leurs désaccords, voire de laver leur linge sale sur la place publique faisant les manchettes de la presse nationale. Contacté pour plus d’information, Miloud Chorfi, et Said Bouhedja, respectivement président du groupe parlementaire du RND et chargé de l’informations au FLN avancent, sans pour autant être catégoriques, que la réunion au sommet se tiendrait vers la fin du mois d’août.  » Ce n’est qu’une question de temps « , justifie M.Chorfi. Interrogé sur la transgression d’un des statuts de la coalition et le retard mis dans la passation de la présidence, M.Bouhadja évoque une période de congé pour justifier ce report.  » La coalition gouvernementale dispose de règles souples « , assure-t-il. Et de rassurer, comme à son habitude, qu’il na y a pas de différend. De son côté, Bouguerra Soltani, président du MSP indique  » ne pas être encore invité à se préparer  » à une telle échéance.

En tout état de cause, l’adoption du projet amendant le loi électorale récemment à l’APN, où le RND a voté contre les amendements apportés par le FLN et le MSP, a encore une fois mis à nu les dissonances qui faussent les rapports entres les trois formations.

Hocine Lamriben

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