Il a confirmé l’envoi de correspondances à pas moins de quatre millions de citoyens, afin, dit-il, de s’expliquer sur les réelles motivations les ayant conduit à bouder les urnes lors des législatives du 17 mai dernier. Des élections, rappelons-le, qui ont vu le taux officiel de participation le plus faible de l’histoire de l’Algérie post-Indépendance. Le ministre de l’Intérieur a en outre estimé, en marge de la 2e réunion de la commission nationale chargée du recensement de la population et de l’habitat en Algérie, qui entreprendra son action au printemps 2008 que » nous attendons la collaboration et la compréhension de ces citoyens qui n’ont pas voté, dans l’objectif est d’éviter une réédition de l’expérience du 17 mai en matière d’abstention « . Yazid Zerhouni, a demandé à l’occasion, aux citoyens qui n’ont pas changé de lieu de résidence, à s’expliquer, argument à l’appui, sur leur réelles motivations qui les ont conduit au boycott des législatives du 17 mai. Aussi ils doivent confirmer le maintien de leur lieu de résidence et de leur nom, selon l’ancienne liste électorale, avant d’ajouter qu’a contrario et faute de réponses, » ils se verront supprimer automatiquement du fichier électoral « . Ces citoyens, déclare le ministre, auront tout le temps, après, de » régulariser leur situation administrative dans les prochains rendez-vous électoraux « , appelant ces derniers à » se prévaloir d’esprit civique « .
A signaler les vives condamnations de partis politiques et d’organisations des droits de l’Homme qui ont critiqué la démarche du département de l’Intérieur, considérant que participer ou boycotter une échéance électorale, est du stricte ressort du citoyen. Cette démarche est de ce fait, une violation des libertés individuelles et qu’on ne peut obliger un citoyen à aller voter. Ces partis ont jadis renvoyé le taux d’abstention record au bilan mitigé de l’action gouvernementale et à l’érosion du niveau de vie d’un large pan de la population algérienne, ces derrières années. Une situation exacerbé par la non-tenue des engagements de l’assemblée sortante et à la généralisation de la corruption, de l’injustice et des passe-droits. Des facteurs qui ont aggravé, selon les antagonistes de la démarche de Zerhouni, la crise de confiance entre gouverneurs et gouvernés, ce qui a été traduit par le taux record du boycott électoral. Des partis qui craignent, à juste titre, une réédition du phénomène abstentionniste, à l’occasion des prochaines élections pour le renouvellement des assemblées locales et de willayas. Pour rappel, le taux d’abstention lors des derniers scrutins législatifs avait connu un pic d’abstention sans précédent où la majorité des Algériens ont préféré tourner le dos à ces joutes, soit 63 % des inscrits qui ont boudé les urnes.
Yassine Mohellebi