Hamrouche a été l’un des principaux artisans de l’ouverture démocratique en Algérie, grâce aux réformes politiques et économiques lancées durant la seconde moitié des années 80. Il a été le principal organisateur des débats, puis de la législation politique et économique destinée à assurer le passage du parti unique au multipartisme et de l’économie administrée à l’économie de marché.
A l’Indépendance, il est sous-lieutenant, officier d’instruction à Boughar, près de Médéa. Muté à la Présidence de la République, au service du protocole sous Houari Boumediène, il côtoie le chef de l’Etat, qui l’incite à reprendre des études interrompues pendant la guerre de Libération.
Il obtient une licence en droit à Alger, puis un magistère en Grande-Bretagne. Son mémoire de fin d’études s’intitule « Le phénomène militaire en Afrique. «
De retour en Algérie, Mouloud Hamrouche reprend son travail à la Présidence. Il assiste à la succession de Boumediene et devient chef du protocole de la présidence sous Chadli Bendjedid. Nommé ensuite secrétaire général du gouvernement, puis secrétaire général de la Présidence, il commence, en 1985, à organiser progressivement la réflexion sur le changement du système.
Sous la présidence de Chadli Bendjedid, il est nommé Premier ministre vers la fin des années 80. A son actif, deux principales actions : la première est la libéralisation du secteur de la presse écrite qui a donné naissance aux titres dits indépendants.
La seconde est la mise en branle de la doctrine des réformes économiques qu’il a incarnées. Lors de la grève insurrectionnelle de l’ex-FIS, de juin 1991, Hamrouche démissionne de son poste, de Premier ministre. Dès 1992 il choisit de s’opposer en tant que » réconciliateur » à la politique sécuritaire de l’époque, appelant, à l’instar d’autres personnalités, au dialogue avec le parti dissous.
Lors des présidentielles de 1999, il s’est distingué par son retrait de la course en compagnie des autres concurrents dont Aït Ahmed au candiadat Bouteflika, accusé par ses rivaux d’avoir été choisi par l’armée.
Pour les mêmes raisons, soit la supposée implication de l’Institution militaire, Hamrouche et Aït Ahmed, là aussi, refusent de prendre part aux présidentielles de 2004.
H. O.