“Que reste-t-il dans la chéchia” de Lounis Aït Menguellet ? Toutes les élévations profondément kabyles mais aussi cosmiques que le poète n’a cessé, depuis les années d’or, de nous expliquer d’encenser et d’essayer de nous faire transmettre sans pour autant se prendre pour l’apôtre de la morale ou pour un Amghar azemni (un éclairé). Il n’est qu’un poète-témoin ou à la limite, comme ils le qualifie lui-même, un “ameddah ur nettethi” (troubadour qui n’a pas froid aux yeux) qui refuse ad yesenduy aman, (baratter de l’eau).C’est là vraisemblablement la raison qui fait de Lounis une légende vivante, un amectuh ddaw rebbi (petit-dessous de Dieu) que les vieux, les vieilles, les jeunes et les moins jeunes de Bouira attendent pour demain.En fait, cela fait longtemps, très longtemps que les Aït Meddour, Aït Yala, les Kerbouzis, les Cherfaoui, les Aït Laâziz et les Imcceddalen espéraient se laisser, le temps d’une soirée, emporter par les méandres des intarissables Tiregwa.Une crainte cependant : la salle Errich, qui accueillera le lundi et mardi l’artiste sera-t-elle à même de contenir tous ces Tuddar qui vont prendre d’assaut la salle ?La salle qui à peine si elle arrive à supporter “l’enthousiasme” d’un FLN en plein effervescence, ne pourra jamais suffire à la légende vivante.Il serait donc souhaitable que les organisateurs songent à prévoir un espace à la hauteur de l’événement. La nouvelle salle omnisports conviendrait davantage pour accueillir l’important fan club que compte Lounis dans la région.
T. O. A.