l Youcef Beghoul, un haut cadre de l’Etat, a fait paraître en 2007 aux éditions “Dahleb” un livre d’histoire intitulé Le Manifeste du peuple algérien. Les Amis du Manifeste et de la liberté.
Cet ouvrage est une rétrospective sur une partie du Mouvement national algérien, avec un zoom sur le Manifeste du peuple algérien lancé le 10 février 1943 par Ferhat Abbas. Ce document marque un événement majeur dans l’histoire de l’Algérie et un tournant très significatif de la position de Ferhat Abbas et de son courant politique par rapport à la colonisation française. Tout en préconisant un Etat algérien inféodé à la France, il revendique l’abolition et la condamnation de la colonisation. Une année plus tard, en mars 1944, c’est la création des AML (Amis du manifeste et de la liberté) après l’accord entre Ferhat Abbas, Cheikh Ibrahimi et Messali Hadj. Le 2e congrès des AML est sanctionné par des résolutions marquant la radicalisation des prises de position vis-à-vis de la France coloniale. On revendique non plus l’assimilation mais encore l’indépendance pure et simple de l’Algérie. L’ouvrage s’est attardé sur les évènements et les circonstances qui ont concouru à la création des AML. Du projet Blum-Violette (1936) qui visait à accorder la nationalité française à 21 000 Algériens, jusqu’à l’ordonnance du 7 mars 1944, signée par De Gaulle et conférant la citoyenneté française à 65 000 Algériens en passant par la dissolution de la section indigène des délégations financières et l’assignation à résidence forcée de Sayah Abdelkader et Ferhat Abbas. Youcef Beghoul a repris les témoignages d’acteurs de cette époque à l’exemple de Ferhat Abbas, Ahmed Boumeudjel, Benyoucef Benkhedda, Ahmed Bouda, Saâd Jahleb et Houcine Lahouel et inséré en annexe l’additif du Manifeste du peuple algérien, la lettre de Ferhat Abbas au général De Gaulle, les statuts des AML et les résolutions du 2e congrès des AML.
Nacer Maouche