Les dirigeants semblaient plutôt optimistes sur une issue pacifique, ils avaient effectué au préalable un travail de sensibilisation sur le fair play.
A Taourirt, le “berrah” a même appelé à une assemblée des supporters pour les inciter au civisme. A Aït Atelli aussi, un dirigeant a confirmé ce souci de sensibilisation des joueurs et des jeunes supporters.
Jusqu’aux dernières minutes, le match s’écoulait tranquillement, les joueurs se donnant la répartie sans trop de heurts physiques. L’équipe de Taourirt menait au score par 1 but à 0.
Le pressing était exercé par la suite par les jeunes d’Aït Atelli lesquels ratèrent plusieurs fois l’égalisation pourtant à portée de main, butant chaque fois sur la solide défense adverse. Pendant toute la seconde mi-temps, Aït Atelli domina sans parvenir à accueillir les fruits de sa suprématie sur le terrain.
Et on se dirigeait doucement vers une victoire de Taourirt. La galerie, qui juste-là était plutôt modérée, commençait à donner des signes d’échauffement. Les gros mots commencèrent à fuser, puis les insultes. Il a suffi ensuite d’une étincelle, une pierre jetée par un gamin, pour que le stade se transforme en l’arène d’une bataille rangée. Les policiers et les dirigeants furent vite dépassés par la furie généralisée. Il y eut des bagarres individuelles localisées en même temps qu’une pluie de pierres partait en tous sens.
A l’extérieur du stade, ce fut une vraie `bataille rangée à l’aide de pierres, planches et tout ce qui pouvait servir de projectiles. Les dirigeants essayaient tant bien que mal de calmer leurs troupes, mais la violence se poursuivit assez tard. A partir de 19h, les jeunes des deux villages se retrouvèrent seuls face à face à se mitrailler de pierres aux alentours du Centre culturel, tous les autres étant partis se mettre à l’abri. On déplore des blessés, certains ont été évacués à Tizi Ouzou. L’un d’eux, souffrant d’un traumatisme crânien causé par un projectile, est dans un état jugé sérieux.
Amarouche
