l Il semble que cela soit devenu une fatalité à laquelle il n’ y aurait aucun moyen d’échapper à voir le nombre de jeunes et de moins jeunes qui se réfugient dans le suicide pour n’avoir pas su trouver le moyen de “survivre” à la conjoncture. Combien sont-ils, ces jeunes, mordant la vie à pleines dents, qui nous ont quitté pour toutes les raisons du monde mais jamais pour celle à laquelle on pense? Le mois d’août passé, c’était un jeune professeur, Mouloud S. qui “se retirait” dans le silence de la nuit loin de tout et de tous, à l’”ombre” d’un olivier séculaire qui l’avait vu naître et grandir cédant à des raisons connues de lui seul. Pleuré par tous ses proches, il a rejoint le cimetière du village. Homme de grande érudition et de grande compétence, ses cours et ses conférences étaient suivis avec assiduité par toute une jeunesse estudiantine mais, en éternel incompromis, il “a tiré sa révérence” endeuillant une famille qui n’arrive pas à comprendre ce geste, en dépit de la lettre manuscrite qui demeure son seul message. Mourad S, un jeune d’une trentaine d’années, s’est pendu au chambranle de la porte d’entrée de son domicile paternel Pourquoi? Nul ne peut répondre à cette question. Nul ne peut savoir quelles raisons ont poussé ce jeune à la fleur de l’âge à cette extrémité. Sa mort a semé la tristesse dans les cœurs et chacun se rappelle que ce jeune, qui avait des difficultés énormes à s’intégrer dans la société, avait vécu de longues années un peu en marge de la famille, déambulant tout seul à travers les ruelles, comme s’il avait perdu ses repères. Le pessimisme a pris le dessus. La société, pour n’avoir pas su les accueillir en son sein comme il se doit, perd tes siens, comme un corps atteint de la lèpre s’en irait en lambeaux. Ne faudrait-il pas penser à se pencher sur tous ces cas et leur apporter l’aide adéquate avant qu’il ne soit trop tard?
Sofiane Mecherri