Site icon La Dépêche de Kabylie

Mots d’ire, de rire et de délire

l Raison, déraison et dérision se conjuguent pour oindre de leur philtre le lexique algérien appliqué aux thèmes majeurs de l’actualité nationale. La vitesse des événements, la complexité des enjeux, la multiplication des sources d’information ne contribuent guère à réaliser de fécondes synthèses ni de pertinentes analyses d’autant plus que les préoccupations domestiques et professionnelles se font de plus en plus pressantes et de moins en moins gérables. Les images du journal télévisé, les mots de la Radio et la graphie des syntagmes du journal s’entrechoquent un moment dans la tête, suggèrent des situations, puis se défont et fondent dans l’anonymat des milliers de souvenirs. Il est possible-et c’est souvent le cas- qu’ils s’agrègent par la suite par bribes, par thèmes ou chronologiquement. Mais, une chose est sûre : il y a une sélection qui s’opère dans le cerveau, et ne sera gardé que ce qui aura marqué l’individu. La culture est quelque part définie de cette façon : c’est ce qui restera après qu’on aura tout oublié.

L’élaboration de l’information et sa transmission par n’importe quel canal étant en fait une mise en forme de faits et événements dans une version écrite, orale ou iconographique. La fidélité aux faits établis et l’objectivité dépendent aussi bien du support que du messager. Une information à laquelle manquerait l’évocation du contexte politique, social et culturel peut-elle être complète ? Des nouvelles non suivies de commentaires apportent-elles tout l’éclairage nécessaire à la compréhension des faits ? Mais, objectera-t-on, où se termine l’information et où commence le commentaire ? La première est sacrée, le second est libre.

À mi-chemin entre l’analyse et le commentaire-le choix des thèmes peut être jugé arbitraire-, nous essayerons dans ce modeste glossaire de rendre compte de quelques faits d’actualité

Abdeslam Belaïd

La saison d’été, connue par la douce paresse, le farniente et la sécheresse intellectuelle, a été sauvée in extremis par le pavé lancé sur le web par Abdeslam Belaïd. L’auteur du concept d’ “Economie de guerre»-qu’il a préconisé pour endiguer la crise économique du début des années 90-n’a pas fait l’économie de mots pour régler des compte avec ses anciens compagnons du gouvernement, si bien que la polémique a débordé le cadre de l’Internet pour atterrir sur les bureaux de Nezzar, le général Touati, Sidi-Ahmed Ghozali et sur les bureaux des rédactions de journaux.

Après l’anonymat dans lequel est tombé le Kabyle de Aïn Lekbira (wilaya de Sétif) originaire des Iboudrarène (wilaya de Tizi Ouzou), ancien ministre de Boumediène, il vient de dénicher le moyen idéal, consacré par la nouvelle technologie de l’information, de sortir de l’oubli le temps d’un été où les Algériens, écrasés par la chaleur, la hausse des prix et les rumeurs, n’ont pas le cœur à suivre un feuilleton dont on ne leur propose que quelques feuillets. Il y a, comme cela, des personnages qui ne savent vivre et agir (ce dernier verbe paraît toutefois excessif dans le cas de figure qui nous occupe) que dans le passé. Passons !

Ali Benhadj

Depuis sa bourde qui a consisté à cautionner, en direct sur la chaîne El Djazeera, l’assassinant de deux diplomates algériens en Irak, Ali Benhadj n’a eu l’occasion de faire parler de lui qu’à deux reprises, mais de quelle façon ! D’abord, en signalant la disparition de son fils Abdelkahhar. Il prétendit qu’il fut enlevé par les services de sécurité et que ces derniers refuseraient toute information le concernant. C’est Abdelakahhar lui-même qui mettra fin au suspense en se signalant, via le web, à…Yakourène, au sein d’un groupe terroriste. Le fils de Benhadj, qui n’avait pas encore quatre ans au moment de la suspension du processus électoral de décembre 1991, a été élevé visiblement dans le même esprit djihadiste et haineux que son père. Le deuxième fait par lequel Benhadj s’est fait grandement remarquer est sa présence au congrès du… RCD au début de l’année en cours. Là, no comment !

Amar Naït Messaoud

Quitter la version mobile