Le désarroi des oléiculteurs

Partager

Une semaine après les incendies qui ont ravagé les forêts et les oliveraies, c’est toujours la désolation. En effet, cela n’échappe pas aux usagers de la RN25 lesquels se rappellent qu’il y a seulement une semaine cette route était bordée d’espaces verdoyants. Aujourd’hui, il ne reste plus que des cendres. Les feux de mercredi dernier ont ravagé des dizaines d’hectares. Si les bois et sous-bois ont été anéantis, les oliveraies sont également parties en fumée laissant ainsi des familles entières sans aucune ressource. A Tafoughalt, un village de la commune dont la superficie est de plusieurs kilomètres carrés, les pertes sont estimées à plus de deux mille oliviers. “J’ai perdu pas moins de deux cents oliviers. C’est incroyable. Combien de temps faudra-t-il attendre pour voir leur régénération ?”, se demande cet oléiculteur. Et d’ajouter : “On a entendu parler d’un plan Orsec pour la région. Mais on ne sait pas encore de quoi il s’agit exactement”. Comme cet interlocuteur, des dizaines de citoyens des villages d’Ighil El Vir ou encore d’Imzoughen ne savent pas quoi faire. Ce n’est pas la première fois que cette municipalité est touchée par une telle catastrophe, mais à entendre les citoyens ruinés, aucune compensation ne leur a été accordée. Ce qui est à craindre reste l’augmentation du prix de l’huile. D’ailleurs, en raison de sa rareté, ce produit aux mille remèdes coûte déjà trop cher. Son prix variait déjà entre deux cents cinquante dinars et trois cent dinars. Les revendeurs pensent que son prix va doubler dans les jours à venir. Les propriétaires des huileries qui n’ont pas vraiment réussi une belle saison, commencent eux aussi à s’inquiéter. “La plupart de mes clients viennent des villages touchés par ces incendies. D’ores et déjà, je m’inquiète pour l’hiver prochain. Je fermerai à coup sûr”, se lamente l’un d’eux. Les citoyens des villages de la commune d’Aït Yahia Moussa demandent l’ouverture de davantage de pistes agricoles. Alors que d’autres estiment que cette catastrophe a été accentuée par le manque de moyens de lutte. Y aura-t-il au moins une prise de conscience à l’avenir ?

A. O.

Partager