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La vie reprend ses droits

Lundi 21 heures. Le beau kiosque ouvert aux quatre vents et implanté au centre du jardin d’Ain Bessem est fin prêt à recevoir les jeunes chanteurs chaâbi. Tout autour, les Aïn bessemis débraillés et attablés dégustent du thé, en attendant la mesure du “insiraf”.

Près de la majestueuse église et sous une touffe verdoyante, les artistes et le directeur de la culture finissent leur dîner. Quelques tables plus loin, image saisissante et relevant presque du miracle : un jeune couple est aux anges au tour, tenez-vous bien, d’une chandelle exposée, elle aussi, aux quatre vents. La vie reprend-elle ses droits à Aïn Bessem ? De toute façon, l’ambiance et la scène sont là comme un bras d’honneur déterminé et déterminant aux “la yadjouz” qui subsistent encore dans le subconscient d’une ville malmenée par un intégrisme rampant. Le jeune Hamid et les musiciens “accordent leurs violons”. Un morceau du regretté Kamel Messaoudi est interprété par les jeunes de “La Relève”. Le jardin attire de plus en plus de monde. Formatés par une décennie lugubre, la plupart des jeunes et moins jeunes ne comprenait pas ce qui arrivait. Ils se tenaient presque à l’écart de la fête qui semblait avoir des difficultés à atteindre la vitesse de la croisière à cause justement de la non implication immédiate du public. Il faut dire que ce dernier a perdu tous les réflexes que la situation suppose.

Il ne savait plus quoi faire de ses mains et, encore moins, de la piste froide comme un congélateur. Seule, l’adorable petite Youna, surfait sans complexe d’une table à une autre, avant de s’arrêter sur la piste déserte donnant ainsi l’exemple à ses aînés qui ne tarderaient pas à se laisser aller. La petite soirée durera jusqu’aux environs de 2 heures. La coquette ville de Aïn Bessem venait de redécouvrir la vie grâce à l’agréable incursion signée la direction de la culture. La dernière “joie de vivre” remonte il y a près de vingt ans. Mais, la soirée de lundi est la preuve, s’il en faut, que tout n’est pas perdu et que d’autres incursions culturelles finiront par avoir raison sur l’inculture.

T. O. A.

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