Le mouvement de protestation enclenché par les habitants de l’ex-base de vie, un bidonville dont l’existence remonte au début des années 90, s’est accentué à l’occasion du sit-in organisé au siège de la daïra durant la journée de mardi.
En effet, après avoir mis à exécution leur menace de fermer le siège de l’inspection des domaines de la circonscription de Boghni, les protestataires, organisés en association de quartier pour défendre leur droit à un logement décent, ont tenu encore une fois à exprimer d’une manière pacifique, faut-il le signaler, leur ras-le-bol d’être les victimes de fausses solutions préconisées par les autorités locales pour mettre fin à l’existence de l’habitat précaire à la périphérie de la ville.
Mais, ce qui est inquiétant pour eux, c’est sans doute le désespoir qui commence à toucher les familles du fait des conditions de vie auxquelles elles sont soumises et qu’elles continuent de subir.
Des témoignages recueillies lors du dernier sit-in sont plus qu’inquiétants, surtout lorsque des chefs de familles affirment qu’ils ont peur d’une éventuelle émergence de graves maladies à cause de l’amiante et de la dégradation du cadre de vie à l’intérieur du site, d’où la détermination affichée de continuer le combat qu’ils mènent depuis plus d’une décennie.
Maintenant qu’ils ne croient plus aux promesses, les résidants de la base-vie tiennent à leurs revendications de bénéficier d’un logement, notamment après avoir constitué des dossiers pour l’obtention de certificats de possession sur le même site et de surcroît, sur recommandation du chef de daïra. Cependant, c’est en allant vers cette solution que les déboires ont commencé, particulièrement au moment où chacun des postulants à l’autoconstruction s’est vu signifier l’opposition des services des domaines.
Tel un couperet, cette nouvelle donne qui est en fait un énième échec des démarches effectuées pour éradiquer le bidonville en question, n’a fait qu’exacerber un sentiment d’injustice déjà présent dans l’esprit de chacun des protestataires.
Donc, pour eux, il fallait réagir à tout prix pour faire entendre leur voix, ce qui les a menés à organiser des actions de contestation. En suivant leur mouvement, nous avons senti que le malheur poursuit ce groupe de citoyens sans pour autant perdre de leur lucidité.
Ils l’ont démontré lorsqu’ils ont été reçus par le chef de daïra, lui aussi navré par la situation que vivent ses administrés. C’est derniers ont accepté de surseoir à leur mouvement de protestation lorsque le directeur des Domaines de la wilaya de Tizi Ouzou a annoncé au premier responsable de la daïra qu’il est prêt à recevoir les représentants des habitants de la base-vie, et ce, conformément au souhait de ces derniers.
M. Haddadi
