A écouter l’histoire de Hamid Arab, on peut dire sans risque de se tromper que les inventeurs chez nous ne sont pas aidés encore moins encouragés.
“Cela fait plus de sept années que j’ai mis au point des pièces industrielles ayant trait au domaine de l’automobile. Ces réalisations techniques que j’ai expérimenté fonctionnent à merveille et sont une solution incontournable à beaucoup de problèmes techniques dans l’automobile. Voulant breveter mes inventions, je me suis retrouvé au sein de mésaventures interminables. On m’a dit que pour avoir ce fameux “brevet de produit”, il faut attendre sept longues années si ce n’est pas plus !” Contacté par téléphone, un responsable de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI) nous a affirmé qu’après le dépôt de la demande l’administration de l’INAPI examine et traite le dossier ; s’il répond aux conditions exigées par la législation en vigueur, l’administration lui délivre le brevet au bout d’une année ou au plus tard dix-huit mois.
“Ce n’est pas vrai ! s’excite Hamid, les textes peut-être disent cela mais la réalité est tout autre ! Connectez-vous sur Internet pour voir les déboires que vivent les inventeurs algériens, c’est infernal !” Hamid ne veut pas ébruiter le procédé technique qu’il a mis au point. Il cherche de la part de l’INAPI des garanties quant à une véritable protection de son produit et surtout une célérité dans l’examen de son dossier et dans la délivrance du brevet. “J’ai envoyé un e-mail aux responsables de Renault (France) au bout de huit heures, il m’ont répondu. J’ai envoyé des e-mails pour l’INAPI, depuis des mois j’attend leur réponse en vain. Ce n’est pas sérieux ! Je me suis même déplacé plusieurs fois au siège de cet institut, mais ils ne m’ont rien dit de convaincant !” Garantie d’une protection sans faille, rapidité dans la délivrance du brevet, voilà deux exigences qui reviennent souvent dans les propos de Hamid Arab. Il a une peur affreuse qu’on lui vole son invention et que l’on s’enrichisse impunément sur son dos. “Je veux bien breveter mes inventions en Algérie, mais on ne m’aide pas pour cela, on nous pousse à aller chez les autres, c’est navrant !” Y a-t-il des personnes pouvant aider Hamid à breveter sans crainte son invention ? Il attend qu’elles se manifestent.
Boualem B.
