La 19e édition du Festival international “Visa pour l’image” qui s’est tenu à Perpignan (Pyrenées-Orientales) du 1e au 16 du mois en cours a été cette année encore d’une forte participation (+12% par rapport à l’année dernière nous informe t-on). Cette manifestation, qui se tient annuellement et qui est gratuite, rentre dans le cadre d’un combat et sa perrenisation pour un photojournalisme engagé.
Cependant, un certain nombre d’expositions du monde entier, présentant des évènements et des reportages marquant l’année 2006, ont été inscrits au programme. L’exposition ayant retenu notre attention et celle du public venus nombreux, fut incontestablement celle du Palestinien Read Bawayah, grand reporter photographe engagé.
Celle-ci illustre le quotidien des hommes, femmes et enfants dans son village natal : en Palestine. Le reportage a permis de voir des images sur les travailleurs Palestiniens en Israël ou dans un hôpital psychiatrique à Ghaza. Selon le directeur artistique du festival que nous avons approché M. Jean François Leroy “ce reportage est fort dénonciateur et très engagé”, est avant tout “un enfant du pays” d’où son intérêt. Il y’a aussi le travail effectué par Eric Hadj “un Kabyle de souche” qui a exposé sur la cité forestière à Clichy-Sous-Bois qui fut pour rappel l’une des cités à s’enflammer en 2005. Des images poignantes qui montrent l’ennui et le désœuvrement caractéristiques des banlieues déshéritées en France.
Autre reportage marquant et plein d’émotion et révoltant, présenté lors de cette 19e édition “Visa pour l’image” est celui de Lizzie Sadin, sur les mineurs en prison. Des images inédites quant aux conditions de détentions dramatiques des enfants dans le monde contemporain.
De la Russie au Brésil, en passant par le Cambodge et la Colombie. Lizzie Sadin a consacré plus de huit (8) ans à ce travail sur les conditions de détentions inhumaines des mineurs dans les prisons à travers la planète. Du propre aveu de la photographe “l’obtention des autorisations a été particulièrement difficile y compris la France et les Etats-Unis” (sic). Par contre, là où les démarches n’ont jamais abouti, selon l’oratrice “sont les pays du Kenya, et de la Mongolie”, et dira t-elle encore “des mineurs sont souvent mis en détention avec les adules”.
Ce qui a fait dire à plusieurs présents que les pays du Maghreb en citant l’Algérie notamment, les droits de l’enfant sont respectés comparativement à d’autres pays aussi démocratiques soient-ils. Concernant l’exposition sur notre pays, seul “Luigé Zuccante” à la boutique
“Le calligraphe” dans la ville de Perpignan a exposé des photos sous le thème “Algérie, entre désir et désert” ayant drainé une foule nombreuse.
La presse en force
Cette 19e édition “Visa pour l’image” a enregistré cette année une augmentation accrue de sa fréquentation en franchissant le seuil de 300 professionnels de la presse, parmi lesquels les patrons des plus grands journaux internationaux présents à Perpignan.
A cette occasion, de nombreux prix ont été décernés lors du festival (Prix Care) du reportage humanitaire, prix Canon de la femme photo journaliste et du Prix du Jeune reporter.
A noter également qu’un grand colloque a eu lieu les 6 et 7 septembre au Palais des Congrès “Georges Pompidou” et ayant pour thème “Crise de la presse ou crise du photo journalisme ?”
De Perpignan, S. K. S.
